COVID-19 et TABAGISME : La relation n’est pas celle que l’on croit
Certaines études ont suggéré un effet protecteur du tabagisme sur le risque de COVID-19. Cependant, ces études ont très probablement été affectées par des biais dans l'échantillonnage et les déclarations. C’est la conclusion de cette équipe du King's College de Londres qui vient d’analyser le lien entre tabagisme et symptômes du COVID-19, chez plus de 2,4 millions de participants ! Les résultats publiés dans la revue Thorax, montrent clairement que les fumeurs encourent un risque accru de symptômes plus sévères du COVID-19 que les non-fumeurs.
Le Dr Mario Falchi et son équipe ont analysé les données de l'application ZOE COVID Symptom. Parmi les centaines de milliers d’utilisateurs britanniques de l'application, 11% étaient des fumeurs, soit une proportion inférieure à l’incidence du tabagisme en population générale britannique (14,7%), mais formant un échantillon très large de fumeurs ayant renseigné leurs éventuels symptômes de COVID-19. L’analyse des données montre clairement que le tabagisme est associé à un risque accru de symptômes et d’hospitalisation liés à COVID-19.
Le tabagisme semble augmenter à la fois le risque de COVID symptomatique et la sévérité de la maladie.
Cette analyse des données de l’app enregistrées entre mars et avril 2020, portant entre autres points sur 14 symptômes associés au COVID-19, disponibles sur 2.401.982 participants, âgés en moyenne de 44 ans, à 63% des femmes, constate que :
- 35% ont déclaré présenter un ou plusieurs symptômes ;
- les fumeurs actuels sont 14% plus susceptibles de signaler des symptômes caractéristiques de COVID-19, 29% plus susceptibles de signaler 5 symptômes caractéristiques ou plus, 50% plus susceptibles de présenter 10 symptômes ou plus (un plus grand nombre de symptômes suggérant une forme plus sévère de COVID-19).
- parmi les symptômes les plus souvent déclarés par les fumeurs, figurent la perte d'odorat, l’absence d’appétit, la diarrhée, la fatigue, la confusion et les douleurs musculaires ;
- enfin, les fumeurs actuels testés positifs pour le SRAS-CoV-2 sont 2 fois plus susceptibles que les non-fumeurs d’être hospitalisés.
Même s’il s’agit d’une étude d’association, selon ses auteurs, son envergure et ses données confirment que les fumeurs encourent un risque accru de développer un COVID-19 symptomatique. Les chercheurs recommandent d’inclure les thérapies de sevrage tabagique COVID-19 dans les stratégies de prévention contre COVID-19.
Claire Steves, co-auteur et médecin consultant au King's College de Londres ajoute qu’alors que « les taux de COVID-19 continuent d'augmenter et que les hôpitaux britanniques sont à la limite de leurs capacités, tout ce qui peut permettre de réduire les admissions doit être entrepris ».
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