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CARDIOPATHIE RHUMATISMALE : Le grand espoir de la pénicilline

Actualité publiée il y a 2 années 2 mois 1 semaine
NEJM
Ces données appelent à pratiquer un dépîstage généralisé de la maladie chez les enfants exposés à un risque plus élevé dans des zones avec un accès à la chirurgie valvulaire limité (Visuel Adobe Stock 207108411)

La pénicilline réduit considérablement la progression des cardiopathies rhumatismales chez les enfants et les adolescents, conclut cette large étude menée par des scientifiques de plusieurs instituts de recherche américains. Ce traitement antibiotique régulier et abordable se montre tout à fait efficace selon ces données, publiées dans le New England Journal of Medicine (NEJM). Des données qui appelent à pratiquer un dépîstage généralisé de la maladie chez les enfants exposés à un risque plus élevé dans des zones avec accès limité à la chirurgie valvulaire.

 

Les chercheurs du Murdoch Children's Research Institute (MCRI), du Cincinnati Children's Hospital Medical Center, de l'Uganda Heart Institute et du Children's National Hospital de Washington appellent également au dépistage précoce des maladies cardiaques rhumatismales afin de prévenir leurs formes graves et le risque de décès associé, chez les jeunes enfants. Causées par des dommages aux valves du cœur, à la suite d'angines streptococciques, les cardiopathies rhumatismales touchent plus de 40 millions de personnes et sont la cause de plus de 300.000 décès chaque année, dans le monde. L’angine à streptocoque entraîne, dans 3% des cas environ, un rhumatisme articulaire aigu qui peut, à son tour, entraîner à moyen et long terme une maladie des valves cardiaques.

 

Jusqu’à cette étude, rappelle son auteur principal, le Dr Andrea Beaton, professeur agrégé du centre médical de l'hôpital pour enfants de Cincinnati,  on ne savait pas si les antibiotiques étaient efficaces pour prévenir la progression de ces cardiopathies rhumatismales latentes.

Le premier grand essai contrôlé randomisé sur les cardiopathies rhumatismales.

L'essai est mené auprès de 818 enfants ougandais âgés de 5 à 17 ans atteints d'une cardiopathie rhumatismale latente. Les participants ont reçu soit des injections de pénicilline toutes les 4 semaines pendant 2 ans, soit aucun traitement. Tous les participants ont été évalué par échocardiographieau début et à la fin de l'essai. L’analyse des données révèle que :

 

  • 0,8% des participants (n=3) ayant reçu de la pénicilline ont connu une progression latente de leur maladie cardiaque rhumatismale vs 8,3% (n=33) qui n'ont pas reçu le traitement ;
  • la réduction de la maladie obtenue avec la pénicilline est beaucoup plus significative que ce qui était attendu ;
  • ces résultats permettent d’estimer que pour 13 enfants atteints d'une maladie latente qui reçoivent un traitement pendant 2 ans, un enfant ne développera pas une maladie plus grave.

 

« C’est une découverte importante »,

commente l’auteur principal, le Dr Andrew Steer du Murdoch Children’s Research Institute (MCRI) qui appelle à un dépistage généralisé des cardiopathies rhumatismales latentes, avant des dommages aux valves cardiaques en grande partie incurables : « actuellement, la plupart des patients sont diagnostiqués lorsque la maladie est avancée et que des complications se sont déjà développées. Ce diagnostic tardif est associé à un taux de mortalité élevé à un jeune âge, en partie à cause de l'opportunité manquée de bénéficier d'un traitement antibiotique préventif. Si les patients peuvent être identifiés tôt, il y a une opportunité d'intervention et d'amélioration des résultats de santé ».

 

En résumé, la pénicilline, un antibiotique bon marché et facilement disponible peut empêcher la progression d'une cardiopathie rhumatismale latente vers des lésions valvulaires plus graves et irréversibles que l'on observe couramment dans les hôpitaux n'offrant peu ou pas d'accès à la chirurgie valvulaire.

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