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CAUCHEMARS : Une thérapie d’association positive pour les dissiper ?

Actualité publiée il y a 1 année 11 mois 1 semaine
Current Biology
Environ 4 % des adultes font des cauchemars chroniques à un moment donné (Visuel Adobe Stock 277014833)

Environ 4 % des adultes font des cauchemars chroniques à un moment donné, une condition souvent associée à des réveils nocturnes et à des troubles du sommeil. Ces psychiatres des Hôpitaux universitaires de Genève proposent d’atténuer les cauchemars en manipulant les émotions au cours des rêves à l’aide d’une « simple » thérapie d’association positive. Ces expériences documentées dans la revue Current Biology, ouvrent l’espoir d’une nouvelle thérapie peu coûteuse et facile à mettre en oeuvre.

 

Les cauchemars peuvent parfois devenir un phénomène chronique, se produisant plusieurs fois par semaine pendant des mois. Une des options thérapeutiques consiste à entraîner les rêveurs à « rejouer » des versions positives de leurs cauchemars les plus fréquents. Cette équipe suisse va encore plus loin et montre l’efficacité d’une thérapie d’association positive : la diffusion d'un son, associé à une expérience diurne positive, via un bandeau sans fil pendant le sommeil, peut également réduire la fréquence des cauchemars.

Traiter un trouble du sommeil, durant le sommeil

L’auteur principal, Lampros Perogamvros, psychiatre à l'Université de Genève rappelle qu’« il existe une forte relation entre les types d'émotions vécues dans les rêves et notre bien-être émotionnel ». Son équipe a donc tenté de manipuler les émotions durant le rêve, afin de réduire le nombre de rêves émotionnellement négatifs chez les patients souffrant de cauchemars.

 

Le traitement standard, une thérapie diurne : le traitement standard, en cas de cauchemars chroniques et « sévères » consiste en une thérapie de répétition d'imagerie, qui entraîne le patient à changer le scénario négatif afin qu’il aboutisse à une issue plus positive, puis à répéter ce scénario plus positif pendant la journée. Certains patients cependant, ne répondent pas à la thérapie.

 

Le nouveau traitement a lieu durant le sommeil : l’équipe suisse a donc tenté une thérapie durant le sommeil, auprès de 36 patients, tous recevant déjà une thérapie par répétition d'imagerie. La moitié du groupe n'a reçu aucun traitement supplémentaire, tandis que l'autre moitié devait créer une association entre une version positive de son cauchemar et un son lors d'un exercice d'imagination, qu'ils devaient pratiquer quotidiennement. Ensuite, ces mêmes participants du groupe d’intervention ont été équipés d’un bandeau leur jouant le stimulus sonore pendant le sommeil paradoxal pendant 2 semaines. La phase de sommeil paradoxal étant la phase du sommeil durant laquelle les cauchemars se produisent le plus souvent. L’expérience révèle que :

 

  • les participants présenté une très bonne observance et tolérance à la thérapie, en pratique, ont bien suivi la thérapie de répétition par imagerie tous les jours et porté le bandeau pendant la nuit ;
  • ces participants bénéficient très vite d’une diminution de leurs cauchemars, leurs rêves devenant émotionnellement plus positifs ;
  • cet effet positif est confirmé 3 mois plus tard.

 

Ces résultats préliminaires incitent à mener des recherches plus larges pour confirmer l’efficacité de la thérapie et ces travaux ouvrent de nouveaux horizons pour l'étude de nouveaux traitements « émotionnels » pendant le sommeil.


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