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CHOLESTÉROL : LDL élevé et risque de démence à l’âge avancé

Actualité publiée il y a 2 années 7 mois 3 semaines
The Lancet Health Longevity
Chez les personnes dont le cholestérol a été mesuré avant l'âge de 65 ans, le risque de démence diagnostiquée plus de 10 ans plus tard est accru de 60 % en cas de taux de (mauvais) cholestérol LDL élevé (Visuel Adobe Stock 99155917)

Si quelques études récentes commencent à associer la santé cardiovasculaire, et notamment cérébrovasculaire et le risque de démence, la corrélation précise entre le cholestérol sanguin et le risque ultérieur de démence n’est pas claire. Cette très large analyse de mesures de lipides menée par des chercheurs de la London School of Hygiene & Tropical Medicine et de l’Université de Tsukuba (Japon) montre que chez les personnes dont le cholestérol a été mesuré avant l'âge de 65 ans, le risque de démence diagnostiquée 10 ans plus tard est accru de 60 % en cas de taux élevé de (mauvais) cholestérol LDL. Des résultats, présentés dans le Lancet Health Longevity, qui engagent à inclure la dyslipidémie, au nombre des facteurs possibles de démence. Un facteur, somme toute modifiable, en particulier par l’adoption d’un mode de vie plus sain.

 

Précisément, les chercheurs examinent ici l'association entre les taux de lipides sanguins et la démence (à la fois vasculaire et non vasculaire, dont la maladie d'Alzheimer) en fonction de l'âge lors de la première mesure des lipides sanguins, et de la durée de suivi. Cette analyse révèle qu’un taux de LDL supérieur à 200 mg/dL est associé à un risque de démence accru de 60%, 10 ans plus tard vs un taux de LDL <100 mg/dL. Ce résultat prend toute sa signification alors que, comme le soulignent les chercheurs, la prévalence de la démence dans le monde est estimée aujourd’hui à près de 44 millions de personnes (Source Global Burden of Disease- 2016). La prévention de la démence est donc bien une priorité de santé publique, d’autant qu’il n'existe aucun traitement curatif pour la maladie.

 

L’objectif est d’agir sur les facteurs de risque, évitables, 40 % des cas de démence leur étant attribuables. Parmi ces facteurs, figurent en effet un faible niveau d'éducation, l'hypertension, l'obésité, la perte auditive, le tabagisme, la dépression, la sédentarité, l'isolement social, le diabète, la consommation d'alcool, les traumatismes crâniens et la pollution de l'air.

A ce jour, la dyslipidémie ne fait pas partie des facteurs de risque de démence.

Jusque-là, les preuves de l'association entre les lipides sanguins (cholestérol total, cholestérol LDL, cholestérol HDL et triglycérides) et le risque de démence n’étaient pas cohérentes. En particulier, l’association entre le cholestérol total et le risque de démence variait, selon les études, selon l'âge au moment de la mesure et la durée du suivi. Ainsi, en fonction de ces critères, certaines études n’ont identifié aucune association ou une association inverse de la démence avec les taux de cholestérol alors que d’autres études ayant examiné l'effet des taux de cholestérol total à mi-vie avec un suivi plus long ont bien identifié une association positive. Enfin, l’incertitude concernant l'association entre le cholestérol LDL, le cholestérol HDL et les triglycérides et le risque de démence restait, jusqu’à cette étude, particulièrement importante.

 

Ici, les chercheurs britanniques et japonais effectuent l’analyse d’une très large base de données issues d’une cohorte de plus de 1,8 million personnes âgées de 40 ans ou plus avec un premier enregistrement du cholestérol total entre le 1er janvier 1992 et le 31 décembre 2009, avec un suivi d’une durée allant de 6 à 23 ans. Les chercheurs ont bien pris en compte les facteurs de confusion possibles, dont l'âge, le sexe, le statut socio-économique, l'origine ethnique, le tabagisme, l'alcool, l'indice de masse corporelle, les comorbidités et les prescriptions de médicaments. L’analyse révèle :

 

  • une association positive modeste mais significative entre le cholestérol LDL et la démence ;
  • cette association apparaît dose-dépendante, le risque de démence augmentant de 5% par écart-type d'augmentation du cholestérol LDL (1,01 mmol/ L ou 39 mg/dL augmentation) ;
  • cette augmentation du risque de démence au cours des 10 années qui suivent atteint 10% par écart-type d'augmentation du cholestérol LDL (1,01 mmol/ L ou 39 mg/dL augmentation) lorsque la première mesure du LDL a été effectuée avant l’âge de 65 ans ;
  • cette augmentation du risque de démence au-delà de 10 années après la mesure du LDL, atteint 17% par écart-type d'augmentation du cholestérol LDL (1,01 mmol/ L ou 39 mg/dL augmentation) lorsque la première mesure du LDL a été effectuée avant l’âge de 65 ans ;
  • une association plus faible est observée dans tous les cas, entre le cholestérol total et l'incidence de la démence et aucune association cohérente n’est relevée entre le cholestérol HDL et les triglycérides, et le risque de démence.

 

Cette très large étude laisse peu de doute sur l’association entre le cholestérol LDL mesuré au milieu de la vie (< 65 ans) et le risque de démence plus de 10 ans plus tard.

 

Le cholestérol LDL devrait donc être ajouté à la liste des facteurs de risque modifiables de démence, concluent les auteurs, qui rappellent les principaux facteurs de risque du LDL, dont la consommation excessive d'alcool, l'hypertension artérielle, l'obésité, mais aussi l'exposition à la pollution de l'air…

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