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CORTISOL, un lien biologique entre violence et difficultés scolaires

Actualité publiée il y a 6 années 6 mois 3 semaines
Child Development
Perturbation du sommeil et augmentation des niveaux de l'hormone du stress cortisol. 2 facteurs combinés qui constituent une explication biologique aux difficultés d’apprentissage

La perturbation du sommeil liée à à un environnement de vie difficile et des niveaux trop élevés de cortisol affectent la capacité d'apprentissage, conclut cette étude de la Northwestern University. Des données présentées dans la revue Child Development qui éclairent la relation entre les communautés à forte criminalité et le rendement scolaire des enfants qui y vivent. Un appel aussi à de nouvelles interventions pour sécuriser les quartiers difficiles afin d’offrir aux nouvelles générations un environnement de vie et d’apprentissage moins stressant.

Les incidents violents qui interviennent dans les zones « difficiles » ont 2 effets sur la santé : une perturbation du sommeil et l’augmentation des niveaux de l'hormone du stress cortisol. 2 facteurs combinés qui constituent une explication biologique aux difficultés d’apprentissage fréquentes des enfants des quartiers à taux élevé de criminalité.

 

Le sommeil et le cortisol sont liés à la capacité d'apprentissage et de réussite scolaire, explique l'auteur principal de l'étude, Jenni Heissel, docteur et chercheur à la Nothwestern, qui a travaillé avec des collègues de l'Université de New York et de l'Université de DePaul (Chicago). La recherche a suivi 82 jeunes de quartiers difficiles, âgés de 11 à 18 ans. Les participants ont rempli des journaux quotidiens pendant 3 jours, portaient des trackers d'activité qui mesuraient le sommeil et ont subi 3 prélèvements de salive par jours pour la meure des niveaux de cortisol. Les chercheurs ont enfin recueilli les données sur les incidents violents signalés à la police, intervenus dans les quartiers des participants. Les chercheurs ont comparé les données de sommeil et de niveaux de cortisol, avant et après un incident violent.

Plus les niveaux de violence sont élevés, plus le cortisol « monte » : L’analyse montre que la fréquence des crimes et agressions dans la communauté, modifient les habitudes de sommeil des enfants vivant à proximité, ce qui fait monter leurs niveaux de cortisol, l'hormone du stress, dès le lendemain de l'incident violent. La perturbation du sommeil et l'augmentation du cortisol sont ici associés à la mauvaise réussite scolaire. Précisément,

-les participants s’endorment plus tard et la durée de leur sommeil est raccourcie, les soirs d’incidents violents,

-les niveaux de cortisol sont plus élevés les matins qui suivent un incident violent,

-le corps semble ainsi l'anticiper un stress plus élevé, le lendemain d'un incident violent.

-Ces changements dans la durée du sommeil et les niveaux de cortisol sont plus élevés avec la sévérité de l’incident (ex : homicide vs agression ou vol qualifié).

 

Des données qui éclairent le lien entre criminalité, difficultés d’apprentissage et moindres performances cognitives. Des conclusions qui, en pratique, contribuent à expliquer pourquoi certains jeunes à faible revenu vivant dans des quartiers difficiles rencontrent également plus de difficultés scolaires.

Réduire la criminalité est donc un moyen certes détourné mais parmi « les plus efficaces », selon ces chercheurs, pour rétablir l’égalité des chances dans l’apprentissage scolaire.

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