Découvrez nos réseaux sociaux
Actualités

COVID-19 : Anosmie, hyposmie, parosmie ou fantosmie ?

Actualité publiée il y a 2 années 9 mois 2 semaines
Chemical Senses
Des différences distinctes entre les distorsions olfactives associées aux infections respiratoires, dont la maladie COVID-19 peuvent être prédictrices de pronostic (Visuel Adobe Stock 406170105)

Des différences distinctes entre les distorsions olfactives associées aux infections respiratoires, dont la maladie COVID-19, sont révélées par cette équipe du Monell Chemical Senses Center (Philadelphie). A travers l’étude des facteurs démographiques, des antécédents médicaux et des facteurs de mode de vie d’un large échantillon de patients atteints d’anosmie, d’hyposmie, de parosmie ou de fantosmie, cette équipe de neuroscientifiques révèle comment les symptômes olfactifs peuvent être aussi des révélateurs de pronostic.

 

Alors que la perte soudaine de l’odorat (anosmie) et du goût (dysgueusie) est aujourd’hui bien documentée comme un symptôme de COVID-19, ces symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre et l’avancée de la science permet aujourd’hui d’associer différents symptômes sensoriels à différents degrés de sévérité ou de durée de la maladie. Cette équipe de neuroscientifiques révèle ainsi chez certains patients une déformation des odeurs (parosmie) en général d’une odeur agréable vers une odeur désagréable, et chez d’autres des hallucinations olfactives ou la perception d’odeurs alors qu'aucune source d'odeur n'est présente (fantosmie). Un symptôme d'ailleurs déjà documenté comme associé à d’autres infections respiratoires.

Un nouvel aperçu de l'organisation et du fonctionnement du système olfactif

La compréhension de ces distorsions de l'odorat distinctes et courantes chez les personnes ayant une déficience de l'odorat associée à la maladie COVID-19, ainsi que de leurs différents facteurs, constitue une étape pour découvrir leur cause biologique sous-jacente et permettre aux médecins de mieux adapter les traitements, explique en substance l’un des auteurs principaux, le Dr Robert Pellegrino.

Dans cette recherche, menée auprès de plus de 2.100 patients atteints de troubles olfactifs (en général et hors COVID), l’équipe montre que :

 

  • la prévalence de ces distorsions olfactives (au cours de la vie et hors COVID) atteint 46 %,
  • dont la parosmie à 19 %,
  • la fantosmie à 11 %,
  • ces 2 troubles, 16 %.

 

Des données quantitatives ont été recueillies pour décrire chaque état, en particulier en termes de fréquence et de durée combinées des épisodes : « Il existe des différences majeures dans l’expérience de ces distorsions olfactives par les patients, certaines pouvant avoir un impact significatif sur la qualité de vie » : ainsi,

 

  • la parosmie a tendance à survenir 3 à 6 mois après la perte de l'odorat ;
  • cette distorsion de l'odorat se résout ensuite généralement plus rapidement que la fantosmie ou la perte de l'odorat (anosmie) ; c’est une information qui peut contribuer à rassurer aussi certains patients ;
  • de nombreux patients rapportent qu'on leur rappelle continuellement leur trouble, ce qui conduit fréquemment à des problèmes de santé mentale tels que la dépression.
  • les patients atteints de parosmie sont plus susceptibles d'être des femmes et plus jeunes que les personnes atteintes de fantomie ou de perte totale (anosmique) et partielle de l'odorat (hyposmique) ; la fantosmie est plus fréquente chez les 41 à 50 ans, et l'anosmie ou l'hyposmie plus fréquente chez les personnes plus âgées ;
  • aucune différence de sexe n’est constatée entre les patients phantosmiques et anosmiques ou hyposmiques.

 

L'infection virale entraîne une parosmie plus souvent que d’autres troubles olfactifs, un trauma cérébral entraînera plus souvent une fantosmie ;

  • enfin, les patients ayant souffert de parosmie sont plus susceptibles de voir leurs symptômes diminuer au fil du temps et cette récupération olfactive coïncide avec la récupération physiologique de l’infection ;
  • les patients souffrant de fantosmie maintiennent des symptômes « plus stables », avec souvent peu d'amélioration dans le temps.

 

La connaissance et la compréhension de ces troubles olfactifs peuvent ainsi contribuer à mieux traiter les patients qui en souffrent et à mieux les informer sur leurs perspectives de récupération.


Autres actualités sur le même thème

ABONNEMENT PREMIUM

Accédez sans limite à plus de 15 000 actualités