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COVID-19 : Bientôt une simple maladie saisonnière ?

Actualité publiée il y a 2 années 11 mois 1 semaine
Viruses
Le COVID-19 deviendra-t-il finalement une simple nuisance hivernale ?  (Visuel Adobe Stock 427177347)

Le COVID-19 deviendra-t-il finalement une simple nuisance hivernale ? C’est l’une des conclusions de cette modélisation proposée par des scientifiques de l'Université de l'Utah qui restreint finalement la circulation du virus à une saison de l’année et limite ses futurs symptômes à ceux d’un rhume ordinaire (toux et reniflements). Ce que rappellent ces modèles mathématiques, présentés dans la revue Viruses, c’est que c’est bien notre immunité qui évolue au fil du temps et des expositions, qui régule la circulation du virus et la sévérité de l’infection.

 

L’auteur principal, Fred Adler, professeur de mathématiques et de sciences biologiques à l'University of Utah Health délivre aujourd'hui un message rassurant : « Au cours de la prochaine décennie, la gravité du COVID-19 pourrait diminuer à mesure que les populations développent collectivement l'immunité ». Les résultats suggèrent que les changements dans la maladie pourraient être motivés par des adaptations de notre réponse immunitaire plutôt que par les changements du virus lui-même.

Bien que le SRAS-CoV-2 soit le coronavirus le plus tristement connu,

d'autres coronavirus saisonniers circulent en population générale et ils sont beaucoup plus bénins. Des données montrent que certains peuvent ou ont pu causer un rhume sévère, dont la gravité s’est émoussée au fil des années, les chercheurs se sont donc demandé si la virulence du SRAS-CoV-2 pourrait diminuer de la même manière. C’est l’objet de ces nouvelles modélisations basées sur les préalables suivants, aujourd’hui bien démontrés :

 

  • il existe probablement une réponse dose-dépendante entre l'exposition au virus et la sévérité de la maladie ;
  • une personne exposée à une petite dose de virus sera plus susceptible de contracter un cas bénin de COVID-19 et de rejeter/transmettre de plus petites quantités de virus ;
  • les adultes exposés à une forte dose de virus sont plus susceptibles de développer une maladie grave et de diffuser davantage de virus ;
  • le port du masque et la distanciation sociale diminuent la charge virale en circulation ;
  • il est peu probable que les enfants développent une maladie grave ;
  • les adultes qui ont eu le COVID-19 ou qui ont été vaccinés sont protégés contre une maladie grave.

La prise en compte de ces scénarii aboutit à une situation dans laquelle une proportion croissante de la population deviendrait prédisposée à une maladie bénigne à long terme et où

le SARS-CoV-2 ne « serait plus qu’un virus saisonnier ».

Notre système immunitaire sera préparé : « Au début de la pandémie, personne n'avait rencontré le virus auparavant ». Les modèles montrent qu’alors que de plus en plus d'adultes deviennent partiellement immunisés, que ce soit par une infection antérieure ou par la vaccination, les infections graves disparaissent pratiquement au cours de la prochaine décennie. Finalement, les seules personnes qui seront exposées au virus pour la première fois seront les enfants, or ils sont naturellement moins vulnérables aux formes sévères de la maladie.

 

Une concurrence entre les formes légères et sévères de COVID-19 ? Les modèles répondent aussi sur le type de forme qui risque de persister à long terme : ils montrent que les infections légères « gagneront », tant qu'elles entraîneront notre système immunitaire à lutter contre les infections sévères. Il reste cependant une inconnue de taille, les nouveaux variants : car si de nouvelles variantes parvenaient à surmonter cette immunité partielle, associée à une infection antérieure ou à la vaccination,  le COVID-19 pourrait prendre « une mauvaise tournure ». La modélisation est bien basée ici sur l’entrainement, au fil du temps de notre système immunitaire.

 

Prochaine étape, les scientifiques vont « nourrir leur modèle des dernières données épidémiologiques,  pour évaluer la direction dans laquelle évolue la pandémie. La proportion de cas bénins est-elle bien en augmentation, comme le prédit le modèle ?