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COVID-19 : A l'échelle d'un pays, la prévalence du surpoids détermine les taux de décès

Actualité publiée il y a 3 années 1 mois 5 jours
Public Health in Practice
Le lien apparaît omniprésent, entre la prévalence du surpoids et de l’obésité et le taux de décès au sein d’un pays et cela partout dans le monde (Visuel Adobe Stock 403510591).

Si de nombreuses études ont déjà associé l’excès de poids et l’obésité sources d’inflammation de bas grade, à des niveaux accrus de sévérité de la maladie COVID-19, le lien entre obésité et décès dû au COVID restait discuté. Cette analyse internationale d’une équipe de l’Université du Texas à San Antonio précise ainsi la corrélation entre l'obésité et la mortalité liée au COVID et confirme le lien omniprésent, entre la prévalence du surpoids et de l’obésité et le taux de décès au sein d'un pays. Une relation constatée partout dans le monde.

 

« Nous observons une association positive statistiquement significative entre la mortalité due au COVID-19 et le taux de surpoids en population générale dans 154 pays. Cette association s'applique à tous les pays étudiés quels que soient leur niveau de revenus, l'âge médian de la population, la proportion de personnes âgées et/ou à la proportion de femmes".

 

Les différences de mortalité due au COVID-19 en relation avec la prévalence du surpoids en population générale sont systématiquement plus élevées pour les pays à revenu plus élevé. Mais, en moyenne, chaque augmentation d’1% du taux de surpoids en population générale adulte induit 3,5 % supplémentaires de mortalité liée au COVID-19 pour les pays à revenu élevé.

1% de taux de surpoids en plus c’est 3,5 % de mortalité liée au COVID-19 en plus,

ces 2 taux étant compris en population générale adulte.

Cette association positive entre la mortalité due au COVID-19 et la proportion de surpoids en population adulte d'un pays est solide, commente l’auteur principal Hamid Beladi de l'UTSA. L’analyse a en effet porté sur les données de surpoids et de mortalité due au COVID-19 chez près de 5,5 milliards d'adultes de 154 pays. Pour aboutir à cette association, les chercheurs ont utilisé des techniques d'analyse statistique de pointe.

  • En moyenne, un sujet est moins susceptible de mourir de COVID-19 dans un pays avec une prévalence du surpoids plus faible - qu'il ne le serait s’il vivait dans un pays ayant un taux plus élevé de surpoids ;

 

Rappel des principales hypothèses : comment les auteurs expliquent-ils ces associations ?

 

  • Sur un plan clinique, l'excès de poids corporel est lié à plusieurs comorbidités qui peuvent entraîner une évolution plus grave de la maladie COVID et le décès ;
  • les troubles métaboliques, en particulier, peuvent prédisposer les patients COVID-19 à une évolution plus défavorable ;
  • un excès de poids corporel peut entraîner un risque plus élevé et une durée plus longue de contagion, et donc un niveau d’exposition plus élevé des proches au COVID-19 ;
  • sur un plan plus « macro », ce niveau d’exposition plus élevé au virus, associé au surpoids, explique aussi pourquoi la pandémie de COVID-19 a été plus mortelle pour les populations adultes résidant dans des régions du monde caractérisées par une prévalence élevée du surpoids et de l’obésité.

 

Ces données pourraient bien donner aussi un coup de pouce aux stratégies de lutte contre l’obésité car elles illustrent, de manière dramatique, ses effets néfastes de l'excès de poids corporel. Les auteurs appellent même à faire pression sur les fabricants d'aliments transformés, d'aliments riches en sel, en sucre et en graisses saturées : avec les confinements notamment, « certaines entreprises de l'industrie alimentaire ont « profité » de la pandémie poutr pousser les ventes d’aliments de type snacking ».