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COVID-19 : L'empêcher d'attaquer le système nerveux

Actualité publiée il y a 3 années 1 mois 3 jours
Journal of Virology
Prévenir l'infection des cellules du système nerveux par les coronavirus, comme le SARS-CoV-2 responsable du COVID-19, c'est l'objectif de cette équipe canadienne (Visuel Fotolia)

Contenir les effets du coronavirus sur le système nerveux, c’est l’objectif que s’est donné cette équipe de scientifiques de l'Institut national de la recherche scientifique (INRS, Quebec). Prévenir l'infection des cellules du système nerveux par les coronavirus, comme le SARS-CoV-2 responsable du COVID-19 qui, selon de précédentes études s’attaque aussi aux neurones et au système nerveux des patients les plus vulnérables.

 

L’invasion du virus via la cavité nasale a été associée à ce risque de troubles neurologiques chez les patients atteints de formes sévères. Cette nouvelle recherche identifie un moyen possible de prévenir la propagation des infections au sein du système nerveux central (SNC). Le Dr Pierre Talbot, le chercheur Marc Desforges du CHU-Sainte-Justine, deux virologues experts des coronavirus sont les premiers à faire la démonstration d'un lien direct entre la neurovirulence, le clivage de la protéine S par les protéases cellulaires (clivage protéolytique) et l'immunité innée. Les scientifiques rappellent que la glycoprotéine S (ou Spike), qui permet l’entrée des coronavirus dans les cellules, a déjà été documentée comme un facteur de neurovirulence d’autres coronavirus : son clivage par des protéases cellulaires peut dans ces cas faciliter la fusion des membranes virales et cellulaires et donc le processus d’infection. Plus largement, la neurovirulence des coronavirus humains a déjà été associée à la « conformation » de la protéine S dont le clivage peut favoriser l’infection au niveau du SNC et en même temps affaiblir la virulence globale du virus.

2 nouvelles pistes thérapeutiques sont donc à l’étude

  1. Le clivage de la protéine S : les chercheurs ont travaillé à partir d’un coronavirus proche du SRAS-CoV-2 et montrent que le clivage de la protéine S par différentes protéases cellulaires est bien nécessaire pour que les coronavirus puissent infecter les cellules et se propager à différents organes et systèmes du corps, dont le système nerveux central (SNC).
  2. L'interféron produit par différentes cellules, y compris les récepteurs olfactifs et les cellules productrices de liquide céphalo-rachidien (LCR) dans le cerveau peut moduler ce clivage. Ainsi, l’interféron, un agent de l’immunité innée, pourrait limiter de manière significative la propagation virale dans le SNC et contenir la sévérité de l’atteinte cérébrale associée.

 

Finalement, ces travaux désignent 2 cibles antivirales potentielles : le mécanisme de clivage de la protéine S et l'immunité innée liée à l'interféron. « Comprendre les mécanismes de l'infection et de la propagation virale dans les cellules neuronales est essentiel pour concevoir de nouvelles approches thérapeutiques permettant de contenir les effets cérébraux de l’infection à coronavirus » .

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