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COVID-19 : Les masques FFP2 retraitables et réutilisables ?

Actualité publiée il y a 2 années 3 mois 1 semaine
American Journal of Infection Control
Le FFP2/N95 est le plus courant des masques visant à filtrer les particules, cependant, en France, plus de 90% de ces masques FFP2/N95 sont destinés aux professionnels de santé. (Visuel Adobe Stock 422033530)

Le FFP2/N95 est le plus courant des masques visant à filtrer les particules, cependant, en France, plus de 90% de ces masques FFP2/N95 sont destinés aux professionnels de santé. Selon les US Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ce type de masque arrête au moins 95% des particules en suspension dans l'air. Cette nouvelle étude, publiée dans l’American Journal of Infection Control suggère que ces masques peuvent être retraités en toute sécurité ce qui permettrait d'en garantir  l'approvisionnement, en particulier au sein des établissements à moindres ressources, et lors de futures épidémies.

 

La recherche, menée au Beth Israel Deaconess Medical Center et au Massachusetts Institute of Technology (MIT)  n’identifie aucune différence significative dans la fonction ou l'efficacité des masques après 25 cycles de décontamination. Les chercheurs ont précisément retraité des masques à l'aide de peroxyde d'hydrogène vaporisé (VHP), une approche de décontamination standard, et confirment que les dispositifs préservent leur fonction et leur efficacité. Ce procédé peut être répété jusqu’à 25 fois, sans nuire à l’efficacité du masque.

 

Cette conclusion est importante alors que pendant la pandémie de SRAS-CoV-2, les établissements de santé ont connu des pénuries de masques, contraignant le personnel à les réutiliser ou à recourir à des alternatives moins protectrices (par exemple, des masques chirurgicaux). L’étude vient confirmer de précédentes conclusions selon lesquelles le peroxyde d'hydrogène vaporisé est une méthode relativement sûre pour retraiter les masques, rappelle l’auteur principal, le Dr Christina F. Yen, médecin spécialiste des maladies infectieuses.

Adapter cette capacité aux petits hôpitaux et aux établissements de santé aux ressources limitées

Retraiter les différents équipements de protection individuelle (EPI) dont les masques est une alternative précieuse pour les établissements et pays ayant des ressources de santé plus limitées.

 

L’étude est menée sur 7 types de masques N95. Après chaque cycle de décontamination, une série de tests qualitatifs et quantitatifs a permis d’évaluer à la fois la fonction et l'efficacité des masques chez des participants et de les comparer aux caractéristiques des dispositifs non utilisés. Parmi les caractéristiques vérifiées, l'étanchéité, la capacité d’ajustement au visage, l’efficacité de filtration de différents types de particules. Ces expériences montrent que :

 

  • même après 25 cycles de décontamination, il n'y a, pour tous les types de masques testés, aucune altération de l'intégrité du dispositif ou de son efficacité ;
  • tous satisfont aux critères d'évaluation principaux de fonction et d'efficacité en maintenant une efficacité de filtration de 95 % ou plus tout au long de l'étude ;
  • par rapport aux efficacités de filtration de base de 99 % en cas d’exposition à des particules d'un diamètre compris entre 0,3 et 10 µm, les taux de filtration après 20 et 25 cycles de retraitement restent respectivement de 99,9 % et 99,6 % ;

 

Retraiter des masques n’est pas une mince affaire, et requiert, précisent les chercheurs, la mise en œuvre de tout un protocole, rigoureux, à grande échelle comportant la planification et la coordination de ces retraitements de manière à garantir la sécurité de l'utilisateur final, professionnel de santé.

Cependant ces résultats sont encourageants et précieux, en particulier en cas de pénurie, comme cela s’est produit, au cours de l’épidémie de COVID-19 et soutiennent un moyen de garantir un accès équitable aux équipements de protection individuelle à tous les pays, même les plus démunis, en cas de future pandémie.