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COVID-19 : L’exercice la meilleure des préventions ?

Actualité publiée il y a 1 année 11 mois 3 semaines
British Journal of Sports Medicine
Quelles sont les preuves d’efficacité de l'exercice à combattre les complications du COVID-19 ? (Visuel Adobe Stock 116731872)

Si de nombreuses études ont traité des bénéfices de l’exercice durant la pandémie de COVID-19 à prévenir la dépression et à favoriser la récupération d’un COVID long, quelles sont ses preuves d’efficacité à prévenir les complications et les formes sévères de la maladie ? Ces experts de la São Paulo Research Foundation (FAPESP) passent ici en revue la littérature publiée sur le sujet et nous proposent une synthèse des données disponibles. C'est à lire dans le British Journal of Sports Medicine.

 

Que sait-on de la relation entre l'activité physique et le COVID-19, et que reste-t-il encore à étudier ? L’auteur principal, Bruno Gualano, professeur à l'Université de São Paulo (FM-USP) résume ses recherches : « Comme cela a été suggéré au début de la pandémie et maintenant bien démontré, les personnes physiquement actives ont tendance à souffrir de formes plus bénignes de la maladie causée par le SRAS-CoV-2. Prises ensemble, toutes les recherches menées sur le sujet suggèrent que le risque d'hospitalisation est réduit de 30% à 40% pour ces personnes ».  

Des études hétérogènes mais qui aboutissent toutes à la même conclusion :

La pratique régulière de l’exercice protège contre les formes sévères de COVID-19, quelle que soit la définition de « forme sévère » prise en compte, quel que soit le critère principal de l’étude, le taux d’hospitalisation, de mise sous ventilation mécanique ou de prise en charge en USI, et quel que soit le pays de l’étude. De manière générale, les recherches publiées ont toutes cependant considéré que les sujets physiquement actifs sont ceux qui pratiquent au moins 150 minutes par semaine d'exercice modéré ou 75 minutes par semaine d'exercice de haute intensité, comme le recommande l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

 

Des facteurs indirects, liés à la pratique de l’exercice, peuvent, dans certaines études ajouter une marge de confusion possible : car les personnes qui suivent les recommandations de pratique de l’exercice ont tendance à être plus jeunes, à moins souffrir d’obésité et de comorbidités. Cependant, après prise en compte de ces facteurs de confusion possibles, l'activité physique reste toujours en corrélation avec un meilleur pronostic, c’est-à-dire avec un risque réduit d'hospitalisation et de décès.

 

Et chez les athlètes professionnels ? Une précédente étude de la même équipe, avait montré que la maladie a là-encore tendance à prendre une forme bénigne. En revanche, d’autres recherches confirment que les performances sportives peuvent être altérées par des symptômes persistants d'infection (COVID long), en particulier la fatigue. De plus, certaines études alertent sur un risque de myocardite ou péricardite chez les athlètes qui poursuivent un entraînement intensif après avoir contracté la maladie. Cependant, d’autres études suggèrent qu’avoir eu une carrière dans le sport ou l'athlétisme n’est pas un facteur prédictif de meilleur pronostic chez les patients hospitalisés COVID-19.

 

Antécédents d’activité physique et moindre risque de décès : la pratique et les antécédents d’activité physique sont, en revanche, bien confirmés comme facteur de réduction du risque de décès : chez des patients sportifs mais qui développent néanmoins un COVID sévère, le risque de décès est 6 fois plus faible. Enfin, l'activité physique peut stimuler la réponse aux vaccins COVID-19, même chez les patients immunodéprimés. Ainsi, l'activité physique pourrait peut-être être un moyen de prolonger l’immunité, et pas seulement chez les patients immunodéprimés.

 

D’autres recherches restent à mener : la plupart des publications sur le sujet, souligne l’auteur, sont des études rétrospectives basées sur une analyse des antécédents d'activité physique des patients, des dossiers cliniques et des résultats après guérison ou de décès, ainsi que des études transversales dans lesquelles le lien entre l'activité physique et la progression de la maladie est observé. à un moment donné. Des études longitudinales qui suivent des volontaires physiquement actifs pendant une longue période, et comparent leurs résultats à ceux de personnes plus sédentaires, sont aujourd’hui nécessaires. Tout comme des études menées sur des modèles expérimentaux permettant de mieux comprendre les mécanismes moléculaires et cellulaires qui sous-tendent les effets de l'activité physique dans le COVID-19.

 

«Nous devons également savoir si l'activité physique peut atténuer la transmission et la réinfection par le SRAS-CoV-2, et si l'exercice régulier peut aider à prévenir ou à traiter le COVID long »

 

« Mais l’appel à l'activité physique comme facteur protecteur contre cette pandémie et les futures » est bien lancé, en particulier auprès des personnes dont le système immunitaire est affaibli et les personnes atteintes de maladies chroniques".