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COVID-19 : Motivation ou démotivation pour l’exercice physique ?

Actualité publiée il y a 3 années 11 heures 45 min
PLoS ONE
La pandémie a créé un paradoxe : la santé mentale est devenue à la fois un facteur de motivation et un obstacle à la pratique de l’activité physique (Visuel Fotolia)

La pandémie a créé un paradoxe : la santé mentale est devenue à la fois un facteur de motivation et un obstacle à la pratique de l’activité physique. En d’autres termes, de nombreuses personnes veulent améliorer leur santé mentale en faisant de l'exercice, mais le stress et l'anxiété les en empêchent. Cette équipe de l’Université révèle, avec cette enquête menée auprès de plus de 1.600 répondants et publiée dans la revue PLoS ONE, comment la pandémie a modifié notre rapport à l’activité et à la sédentarité.

 

La pandémie de COVID-19 a eu un impact profond sur la santé mentale, l'activité physique et le comportement sédentaire. Selon le Health Belief Model (HBM), un modèle permettant d’expliquer les comportements en lien avec la santé, ce type de comportement est déterminé à la fois par des motivations et des freins. Ce sondage en ligne mené auprès de 1.669 répondants a porté justement sur les facteurs de motivation et les obstacles perçus à la pratique de l’activité physique, durant la pandémie. Enfin, les chercheurs ont regardé comment ces changements ont pu avoir un impact sur la santé mentale.

La majorité des répondants se disent démotivés à pratiquer l’exercice parce qu'ils se sentent trop anxieux

Ainsi, sur le comportement en regard de l'exercice, l’enquête montre, dans la lignée de précédentes études que :

  • la pratique de l’activité physique a chuté depuis le début de la pandémie ; de 11% pour l’exercice aérobie et de 30% pour les exercices de force ; ainsi, en termes de durée, l'activité aérobie a diminué d'environ 20 minutes par semaine, l'entraînement « en force » d'environ 30 minutes par semaine ;
  • la sédentarité a augmenté de 11% durant la pandémie par rapport à 6 mois auparavant ; le temps sédentaire a augmenté d'environ 30 minutes par jour par rapport à 6 mois avant la pandémie ;
  • le stress psychologique est accru de + 22% avec des symptômes d'anxiété et de dépression ;
  • les répondants dont la santé mentale s’est le plus détériorée sont les moins actifs : chez ces participants le risque de dépression est plus que multiplié par 2 ;
  • la majorité des répondants se disent démotivés à pratiquer l’exercice parce qu'ils se sentent trop anxieux, se déclarent en manque de soutien social ou de la part de leurs proches, ont un accès souvent limité à l'équipement (+ 23%) ou à l'espace (+ 41%) ;
  • les répondants qui déclarent rester actifs se déclarent moins motivés par des résultats de santé physique tels que la perte de poids (-7%) ou la force (-14%) mais plus motivés par leur santé mentale : ces personnes continuent à pratiquer pour soulager leur anxiété.

 

Une confirmation du lien entre activité physique et santé mentale : ces résultats mettent en évidence l'effet protecteur « réel » de l'activité physique pour la santé mentale. Ainsi, les participants ayant signalé les baisses les plus importantes d’activité physique sont ceux qui ont développé les troubles les plus sévères en matière de santé mentale, tandis que les répondants qui ont maintenu leur niveau d'activité physique s'en sont tirés avec un meilleur mental.

 

Ces données soulignent aussi le grand besoin de soutien psychologique, en particulier pour encourager la poursuite de l’activité physique pendant des périodes stressantes comme la pandémie. En particulier pour certains groupes socio-démographiques : l’analyse révèle que même en matière de pratique de l’exercice, les disparités économiques ont joué un rôle, en particulier chez les jeunes adultes. «Tout comme pour d'autres aspects de la pandémie, certains groupes de population sont plus durement touchés que d'autres et dans notre étude, ce sont les personnes à faible revenu et les jeunes, qui ont réduit le plus fortement leur pratique de l'activité physique ».

 

L’auteur principal, Jennifer Heisz, professeur agrégé au Département de kinésiologie à McMaster précise que « même si l'exercice promet de réduire l'anxiété, de nombreux répondants se sentent trop anxieux pour s’y mettre. De la même manière, si l'exercice réduit la dépression, les répondants les plus déprimés sont aussi les moins motivés à la pratique de l’exercice.

 

Quelques conseils ?

  • Garder un « mental » et garder en tête qu’il vaut mieux faire de l'exercice que rien du tout ;
  • réduire l'intensité de sa pratique en cas d’anxiété mais ne pas renoncer ;
  • tenter de pratiquer au moins un peu chaque jour ;
  • rompre la sédentarité avec des pauses de mobilité ;
  • planifier ses « entraînements » comme des rendez-vous importants.

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