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COVID-19 : Nouveaux marqueurs de pronostic sévère et nouveau traitement

Actualité publiée il y a 3 années 7 mois 3 semaines
Critical Care Exploration
Le Dr Douglas Fraser, chercheur principal de la Schulich School of Medicine & Dentistry de Lawson et Western (Visuel), et médecin en soins intensifs confirme l’importance des implications à la fois pour l'étude mais aussi le traitement de la maladie (Visuel Lawson Health Research Institute)

Plusieurs études ont apporté des données permettant de prédire la sévérité de la maladie COVID-19 et ont contribué à expliquer pourquoi certains patients développent des caillots sanguins pouvant être mortels. Cette équipe du Lawson Health Research Institute et de la Schulich School of Medicine & Dentistry de l'Université Western avance ici dans la compréhension de la maladie COVID-19 avec 2 études publiées dans la revue Critical Care Explorations. Elle identifie 6 molécules ou biomarqueurs de prédiction de sévérité de la maladie et décrypte le mécanisme qui induit ces caillots sanguins chez les patients atteints de formes sévères de COVID-19.

 

Actuellement, en pratrique clinique, les médecins déterminent le risque d’évolution défavorable et de décès du COVID-19 en fonction de l'âge et de certaines comorbidités préexistantes, dont l’immunodéficience, l'obésité et la maladie cardiaque. Plusieurs équipes travaillent à la réalisation d'un test sanguin de pronostic permettant de prédire l’évolution de la maladie et de prendre des décisions cliniques mieux éclairées.

6 molécules pour détecter et mieux traiter l'hyper-inflammation

Ici, l’équipe canadienne a travaillé à partir d’échantillons de sang de patients gravement malades, suivis au London Health Sciences Centre (LHSC) tout en exploitant le corpus croissant de données portant sur la réponse immunitaire du corps au virus. Ces analyses in vitro et de la littérature aboutit à 6 molécules distinctes qui pourraient servir de cibles potentielles pour détecter et traiter l'hyper-inflammation chez les patients atteints d’une forme sévère de COVID-19.

L’auteur principal, le Dr Douglas Fraser, chercheur à la Schulich School of Medicine & Dentistry de Lawson et Western (Visuel), et médecin en soins intensifs confirme l’importance des implications à la fois pour l'étude mais aussi le traitement de la maladie : car pour améliorer les résultats des patients admis à l’hôpital, « nous avons non seulement besoin de nouvelles thérapies, mais aussi d'un moyen de prédire leur évolution et leur pronostic ».

 

Prévoir la sévérité de la maladie est primordial, pourquoi ? Cela permet aux équipes médicales :

  • d'avoir des conversations importantes avec les membres de la famille,
  • de fixer des objectifs de soins en fonction de la santé du patient et de ses souhaits personnels,
  • de mobiliser les ressources nécessaires plus rapidement.

 

6 molécules  (CLM-1, IL12RB1, CD83, FAM3B, IGFR1R et OPTC) sont retrouvées à des niveaux plus élevés chez les patients COVID-19 à mauvais pronostic.

Mesurées le premier jour d'admission, ces molécules permettent de prédire la survie en USI

L'équipe a mesuré 1.161 protéines plasmatiques du sang chez 30 participants, 10 patients COVID-19, 10 patients atteints d'autres infections admis en USI et 10 participants témoins en bonne santé. Les prélèvements ont été effectués lors de l’admission en USI, et les données analysées à l'aide de méthodes statistiques et d'intelligence artificielle.

 

Comprendre pourquoi les caillots sanguins se forment :  Cette coagulation dans les petits vaisseaux sanguins du poumon, qui entraîne de faibles niveaux d'oxygène dans le corps, survient chez la plupart des patients atteints d’une forme sévère de COVID-19. Cependant, les causes de cette coagulation ne sont pas claires. Ici, l'équipe identifie des preuves suggérant que les parois internes des petits vaisseaux sanguins sont endommagées et enflammées, ce qui en fait un environnement accueillant pour l’agglomération des plaquettes (petites cellules sanguines). Ainsi, les patients COVID-19 présentent des niveaux élevés de 3 molécules (acide hyaluronique, syndécan-1 et P-sélectine.) :

  • Les 2 premières sont les produits de dégradation de petites structures ressemblant à des cheveux (le glycocalyx) qui tapissent l'intérieur des vaisseaux sanguins. Leur présence suggère que le glycocalyx est endommagé ; or, le glycocalyx empêche les plaquettes de toucher la paroi interne du vaisseau sanguin et facilite la production d'oxyde nitrique, qui joue un rôle important dans la prévention du « collage » des plaquettes ;
  • la 3è molécule (P-sélectine) contribue à l’adhérence des plaquettes à la paroi interne des vaisseaux sanguins ;
  • ces données sur ces 3 molécules favorisant la formation de caillots suggèrent le potentiel des inhibiteurs plaquettaires pour les prévenir.

 

« Une alternative possible aux anticoagulants qui pourrait améliorer les résultats de nos patients ».  

 

En synthèse, ces recherches désignent de nouveaux marqueurs de pronostic et un nouveau traitement possible contre l'hyper-inflammation et les caillots sanguins caractéristiques des formes sévères de COVID-19.