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COVID-19 : Plus de stress, plus d’expositions environnementales toxiques

Actualité publiée il y a 1 année 1 mois 3 semaines
PLoS ONE
Le COVID serait-il un facteur d’exposition aux produits chimiques domestiques et d’augmentation de certains comportements finalement mauvais pour la santé ? (Visuel Fotolia 107942405)

Le COVID serait-il un facteur d’exposition aux produits chimiques domestiques et d’augmentation de certains comportements finalement « malsains » ?

Parmi les conséquences indirectes et inattendues de la pandémie, il y a en effet l’augmentation de l’exposition des ménages aux produits chimiques environnementaux domestiques et les risques associés pour la santé. L'équipe de la Mailman School of Public Health de l'Université de Columbia révèle, ainsi, dans la revue PLoS ONE, l’ampleur de l’utilisation de produits d’hygiène, de nettoyants ménagers- mais aussi de la consommation d'aliments ultra-transformés depuis le début de la pandémie. Un changement de comportement motivé autant par la pandémie elle-même et la nécessite de prévenir l’infection, que par le stress psychologique.

 

Parmi les principales conclusions de cette enquête menée auprès de 1.535 participants :

 

  • l’utilisation des produits de soin et cosmétiques a considérablement baissé, dont les produits capillaires, de maquillage et de soin du corps depuis le début de la pandémie ;
  • les participants qui ont subi le plus de stress lié à la pandémie sont aussi ceux qui déclarent l’utilisation la plus faible de produits capillaires et de cosmétiques ;
  • en revanche, 52 % des répondants déclarent utiliser plus de savons liquides, 48 % plus de savons antibactériens, 81 % plus de gels désinfectants pour les mains ;
  • l'utilisation de ces 3 produits est clairement associée aux niveaux de stress ;
  • 75 % des répondants utilisent plus de nettoyants antibactériens, 54 % plus de produits de nettoyage contenant de l'eau de Javel. A nouveau, ces changements sont plus largement observés chez les personnes les plus stressées par la pandémie.

 

Les habitudes alimentaires sont aussi profondément modifiées :

 

  • 49 % des participants consomment plus de repas faits maison et 34 % moins de fast-food depuis le début de la pandémie ; des comportements toujours plus fréquents en cas de stress lié à la pandémie ;
  • mais, 12 % consomment plus d'aliments ultra-transformés.

 

Si l’étude n’apporte pas de mesures précises des expositions environnementales, les chercheurs rapporte que la littérature scientifique suggère que ces changements de comportement reflètent des changements dans les expositions aux produits chimiques et à d’autres facteurs environnementaux.

Avec des effets, bons et mauvais, pour la santé qui vont être complexes à apprécier.

« Moins de fast-food et moins de produits de soins personnels, c’est une réduction de l’exposition aux phtalates et aux phénols, mais plus de produits d’hygiène personnels et de nettoyants ménagers c’est une exposition plus élevée aux composés d'ammonium quaternaire et aux éthers de glycol. Plus d'aliments ultra-transformés c’est aussi plus d’exposition aux phtalates et aux phénols… »

 

Mais quels effets ? Les phtalates sont liés à l'asthme, au trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention (TDAH), au cancer du sein, à l'obésité et au diabète de type 2 ainsi qu’à des troubles du développement neurologique et comportemental. Les phénols comme le BPA sont liés aux troubles de la reproduction, à une trop petite taille à la naissance, aux résultats cognitifs et/ou comportementaux, à l'asthme et à l'obésité. Les composés d'ammonium quaternaire sont des irritants cutanés et peuvent entraîner des exacerbations caractéristiques de l'asthme. L'exposition aux éthers de glycol peut également irriter la peau, les yeux, le nez et la gorge et peut également entraîner une anémie et/ou des problèmes de reproduction tels que des malformations congénitales.

 

La feuille de route sera complexe : sans être exhaustive, l'étude identifie ainsi plusieurs facteurs qui rendent certains comportement plus probables et certains symptômes plus fréquents -comme le syndrome de stress lié à la pandémie-. L’analyse devra donc être répétée, concluent les auteurs, avec cette fois des mesures biologiques des expositions chimiques et le développement d’interventions permettant de réduire ces nouvelles expositions environnementales.

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