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COVID-19 : Sur le risque de myocardite chez les jeunes sportifs

Actualité publiée il y a 2 années 5 mois 1 semaine
RSNA 2021
Il existe un risque d’inflammation cardiaque plutôt élevé chez les athlètes universitaires, diagnostiqués avec COVID-19 (Visuel Adobe Stock 213906501)

Cette nouvelle étude de l'Université du Maryland, présentée à la Réunion annuelle de la Radiological Society of North America (RSNA) révèle un risque d’inflammation cardiaque plutôt élevé chez les athlètes universitaires, diagnostiqués avec COVID-19. L’équipe identifie notamment une incidence non négligeable de myocardite, une inflammation dangereuse du muscle cardiaque chez ce groupe de jeunes sportifs, une complication qui ne peut être observée que par IRM cardiaque. Ces nouvelles données engagent à une détection élargie avec une utilisation de l'IRM cardiaque chez ces jeunes athlètes, afin d’éliminer le risque de mort subite associé à la myocardite.

 

La myocardite, qui survient généralement à la suite d'une infection bactérienne ou virale, peut affecter le rythme cardiaque et la capacité de pompage du cœur. L’affection entraîne souvent des dommages durables sous la forme de cicatrices sur le muscle cardiaque. Ainsi, la myocardite serait en cause dans pas moins de 20% des morts subites chez les jeunes athlètes.

Depuis COVID-19, la myocardite est une préoccupation chez les jeunes athlètes

L’équipe de Baltimore a collecté des données sur l’incidence de la myocardite chez les athlètes-étudiants se remettant d'une infection au COVID-19. Tous les athlètes atteints de COVID-19 de l’État ont ainsi dû subir une série de tests cardiaques (IRM cardiaque, échocardiogramme, ECG et tests sanguins), avant de reprendre le jeu, ce qui a permis aux chercheurs de réunir des données sur la santé cardiaque des jeunes athlètes.

L’auteur principal, le Dr Jean Jeudy, professeur et radiologue à l'Université du Maryland à Baltimore, étant également responsable principal de l'IRM cardiaque pour le Big Ten Cardiac Registry, un registre qui rassemble l’ensemble des données d’imagerie cardiaque de l’État, l'équipe a pu analyser les résultats de 1.597 examens d'IRM cardiaque recueillis dans les 13 écoles participantes. L’analyse constate que :

 

  • 37 jeunes athlètes, soit 2,3%, ont reçu un diagnostic de myocardite associée à COVID-19, soit une incidence comparable à l'incidence de la myocardite en population générale ;
  • cependant, une proportion alarmante de ces cas de myocardite a été retrouvée chez des athlètes asymptomatiques ;
  • 20 de ces jeunes participants atteints de myocardite associée à COVID-19 (soit 54%) ne présentaient ni symptômes cardiaques ni anomalies aux différents tests cardiaques.
  • Seule l'IRM cardiaque "sait" identifier ces myocardites asymptomatiques.

 

La conclusion est ainsi que le dépistage standard n’identifie qu'un tout petit pourcentage de toutes ces inflammations du myocarde. En revanche, l’IRM cardiaque passée ici par tous les athlètes a permis de multiplier la détection des cas par plus de 7.

 

Quelles implications des lésions myocardiques post-COVID-19 chez ces jeunes sportifs ?  Les conséquences restent encore mal connues, en particulier en cas de myocardite asymptomatique. Cependant, écrivent les chercheurs dans leur communiqué, « la présence d'une inflammation persistante et/ou d'une cicatrice myocardique est facteur de dommages supplémentaires au cœur et d’un risque accru d'arythmie cardiaque ».

 

Ici, « dans la vraie vie », certains athlètes ont développé des problèmes cardiaques qui ont été résolus en un mois, mais d’autres athlètes ont souffert d’anomalies cardiaques persistantes à l’IRM, en raison notamment de cicatrices cardiaques. Il est doncà ce stade difficile de préciser les conséquences de ces myocardites.

 

Les auteurs soulignent enfin que chez de jeunes patients, les effets de l'inflammation du myocarde peuvent avoir un impact plus important et plus durable, voire à vie, que chez des patients plus âgés. C’est pourquoi il est primordial, en cas de suspicion, de recourir à l’IRM cardiaque qui « ajoute une valeur considérable à l’évaluation ».

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