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COVID-19 : Un taux de décès 2 fois plus élevé chez les hommes

Actualité publiée il y a 3 années 11 mois 3 semaines
Frontiers in Public Health
En concluant à un taux de décès multiplié par 2 chez les hommes, l'étude appelle à un accès rapide aux soins intensifs pour les patients masculins plus âgés.

On savait déjà sans pouvoir l’expliquer que les hommes sont plus susceptibles de développer des formes sévères de COVID-19, la maladie associée au nouveau coronavirus SARS-CoV-2. Les taux de prise en charge en réanimation et de mortalité sont également plus élevés. Cette étude d’une équipe de la Huazhong University of Science and Technologie (Wuhan), présentée dans la revue Frontiers in Public Health, en concluant à un taux de décès multiplié par 2 chez les hommes appelle à un accès rapide aux soins intensifs pour les patients masculins plus âgés.

 

Ces données viennent confirmer celles d’une autre étude chinoise qui menée également à la source de l‘épidémie, à Wuhan précisait les caractéristiques des patients atteints d’une forme mortelle de COVID-19. Cette étude concluait à un âge médian des patients décédés de 65,8 ans et pour 72,9% d’entre eux ces patients étaient des hommes.

Le taux de mortalité de COVID-19 est plus que le double chez les hommes vs les femmes

Il s’agit d’une étude visant à identifier les différences entre les sexes dans l’évolution de la maladie COVID-19, et à mieux comprendre pourquoi certaines personnes sont plus sévèrement touchées par le virus SARS-CoV-2 que d'autres. On sait aujourd’hui que les personnes âgées et celles souffrant de certaines comorbidités, en particulier les personnes atteintes d’obésité, sont plus à risque. Bien que la plupart des personnes atteintes de COVID-19 présentent des symptômes bénins, l'identification des facteurs qui prédisposent les personnes à des formes sévères et peuvent entraîner le décès, pourrait contribuer à identifier et mieux prendre en charge les patients les plus à risque.

 

L'étude révèle que les hommes et les femmes ont un risque similaire de contracter le virus, mais les hommes sont beaucoup plus susceptibles de développer une forme sévère de la maladie, des complications et d’en mourir. C’est la conclusion du Dr Jin-Kui Yang, médecin à l'hôpital Tongren de Pékin en Chine : « Dès janvier, nous avons remarqué que le nombre d'hommes décédés du COVID-19 semblait plus élevé que le nombre de femmes. Cela a soulevé la question de la vulnérabilité des hommes à l’infection et au développement de COVID-19 ». L’équipe a donc analysé plusieurs ensembles de données soit celles concernant :

  • un groupe de 43 patients soignés par l’équipe même,
  • un ensemble de données accessible de 1.056 patients diagnostiqués COVID-19 ;
  • et, le SARS-CoV-2 et le SRAS se liant à la même protéine ACE2, sur les cellules hôtes, un ensemble de données de 524 patients atteints du SRAS en 2003.

 

Cette analyse confirme :

  • les 2 facteurs de risque majeurs déjà identifiés, l’âge et la présence de comorbidités,
  • un taux d’infection similaire chez les hommes et chez les femmes,
  • une tendance nette chez les hommes au développement d’une maladie plus grave.
  • plus de 70% des patients décédés sont des hommes, ce qui signifie que le taux de mortalité des hommes est près de 2,5 fois celui des femmes ;
  • être un homme est également un facteur de risque majeur d'aggravation de la gravité de la maladie, quel que soit l'âge.
  • Dans la sous-analyse des données sur le SRAS, la tendance est similaire, avec un taux de mortalité significativement plus élevé chez les hommes que chez les femmes ;
  • les niveaux d'ACE2, la protéine impliquée dans l'attaque virale dans le SRAS et le COVID-19, ont tendance à être plus élevés chez les hommes, ainsi que chez les patients atteints de maladies cardiovasculaires et de diabète.

 

Mais pourquoi ? Si des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer exactement pourquoi les hommes COVID-19 ont tendance à un moins bon pronostic que les femmes, les chercheurs suggèrent que les niveaux plus élevés d'ACE2 peuvent contribuer à expliquer ce niveau de risque plus élevé. Si ces données n'expliquent pas totalement ce sexe-ratio, elles incitent certainement à une surveillance particulière des hommes plus âgés et atteints de comorbidités qui pourront avoir besoin d’un accès rapide aux soins intensifs.