COVID LONG : Les troubles cognitifs perdurent au moins jusqu’à 7 mois
Les changements dans la fonction cérébrale persistent pendant des mois chez les personnes atteintes de COVID long, conclut, à nouveau cette équipe de l'Université du Maryland (Baltimore). Des mois après la récupération du COVID-19, les patients souffrant de symptômes persistants présentent toujours une activité cérébrale anormale, révèle cette étude par imagerie, présentée dans la revue Neurology.
L’étude révèle ainsi que si certains patients se plaignent bien et sur le long terme de troubles de la mémoire, de la concentration et de fatigue sévère, leurs résultats aux résultats aux tests cognitifs peuvent être néanmoins similaires à des personnes n’ayant aucun antécédent de COVID-19. Cependant, ces patients atteints de COVID long présentent une activation cérébrale plus élevée lors d’une tâche de mémoire de travail par rapport aux témoins.
L’étude, qui ne démontre pas que la maladie COVID-19 a causé les changements cérébraux mais révèle une association, est menée auprès de 29 personnes ayant eu le COVID-19 en moyenne 7 mois plus tôt et souffrant toujours d’au moins un symptôme neuropsychiatrique. 9 des participants avaient été hospitalisés pour le COVID. Enfin, ces participants ont été comparés à 21 témoins sans antécédents appariés pour l’âge, l’état de santé général et le statut vaccinal. Tous les participants ont passé des tests cognitifs, pour évaluer en particulier les capacités de réflexion et de mémoire, la santé émotionnelle, le mouvement, ainsi que des évaluations des éventuels symptômes de dépression, d'anxiété, de fatigue et de douleur. Tous ont subi des IRM cérébrales fonctionnelles pendant qu'ils effectuaient 3 tâches afin d’évaluer leur mémoire de travail. Les scans ont montré quelles zones du cerveau étaient actives durant les tests. L’expérience révèle que :
- la majorité des participants ayant eu le COVID-19 signalent des problèmes persistants de concentration et de mémoire ;
- néanmoins, leurs scores aux tests cognitifs sont similaires à ceux de participants sans antécédents (témoins) ;
- leur activité cérébrale diffère de celle des témoins, suggérant que leur cerveau compense des déficits en réorganisant les réseaux pour maintenir les performances cognitives ;
- le groupe post-COVID présente aussi des scores plus faibles aux tests de dextérité et d'endurance motrice que le groupe non-COVID ;
- ces mêmes participants font état de plus de sentiments négatifs, tels que la colère et la tristesse, et plus de stress et des scores inférieurs de satisfaction de la vie ;
- enfin, ces mêmes participants présentent plus de symptômes de dépression, d'anxiété, de fatigue et de douleur ;
- ceux présentant des changements plus importants dans leur activité cérébrale sont aussi les plus susceptibles d'avoir des symptômes de troubles de la santé mentale.
Un mécanisme de compensation cérébrale : les chercheurs relèvent que « la plus grande activité est observée en dehors du réseau cérébral normal de la mémoire de travail, où de tels changements sont souvent observés chez les patients atteints de lésions cérébrales. Cela suggère des déficits dans le réseau du mode par défaut du cerveau et des changements dans les activités cérébrales dans des régions alternatives visant à maintenir globalement la fonction cérébrale ».
Certes l'étude a été menée principalement pendant la phase de circulation de la variante delta et ces données pourraient varier, légèrement, avec d’autres variantes en circulation. Mais ses résultats sont en ligne avec de précédentes études.
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