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COVID LONG : Toujours là 2 ans plus tard ?

Actualité publiée il y a 9 mois 3 semaines 2 heures
The BMJ
Les études se suivent et avec le recul s’accroît aussi la durée de ce syndrome post-COVID qu’on appelle COVID long (Visuel Adobe Stock 509556352)

Les études se suivent et avec le recul s’accroît aussi la durée de ce syndrome post-COVID qu’on appelle COVID long. Une récente étude rapportait que le COVID long pouvait durer des années, cette nouvelle recherche précise que plus d'une personne non vaccinée sur 6 signale encore ses symptômes plus de 2 ans après l'infection. Ces nouvelles données publiées dans le British Medical Journal, appellent à nouveau à mieux organiser la réponse de nos systèmes de santé à ce « nouveau » syndrome.

 

La plupart des patients diagnostiqués et traités pour le COVID se rétablissent peu après la phase initiale de la maladie, mais une part non négligeable éprouvent des problèmes de santé persistants, avec un impact significatif sur la capacité « à fonctionner » normalement et sur la qualité de vie. La prévalence du COVID long reste toujours sujet à débat, mais les études estiment que 22 à 75 % des personnes infectées -en fonction du contexte et de la variante en circulation- pourraient être concernés. Cette étude précise que 17 % des patients infectés ne sont pas revenus à une santé normale et 18 % signalent toujours des symptômes 24 mois après le diagnostic de l’infection.

 

L’étude a suivi sur plus de 2 ans, les participants de la cohorte SARS-CoV-2 de Zurich, soit 1.106 adultes non vaccinés, âgés en moyenne de 50 ans, diagnostiqués avec une infection par le SRAS-CoV-2 entre août 2020 et janvier 2021 et 628 adultes, âgés en moyenne de 65 ans exempts de toute infection. Les données portant sur 23 symptômes possibles associés au COVID ont été relevés pour chaque participant, 6 mois, 12, 18 et 24 mois après l'infection. L’étude a également pris en compte les facteurs de confusion possibles, dont l'âge, le sexe, le niveau d’études, le type d’emploi et les problèmes de santé préexistants. L’analyse constate que :

 

  • 55 % des participants ont retrouvé leur état de santé normal moins d'1 mois après l'infection ;
  • 18 % se sont rétablis en 1 à 3 mois ;
  • A 6 mois, 23 % des participants n’ont pas encore récupéré ;

  • ce taux atteint 19 % à 12 mois et à 17 % à 24 mois.
  • Les prévalences des symptômes du COVID long passent de 29 % à 6 mois, à 20 % à 12 mois et à 18 % à 24 mois ;
  • par rapport aux témoins n’ayant pas contracté l’infection, les participants l’ayant développée présentent à 6 mois des taux de risque excessifs pour :
  • l'altération du goût ou de l'odorat : 9,8 %
  • le malaise après l'effort : 9,4 %
  • l'essoufflement : 7,8 %
  • des troubles de santé mentale, tels qu'une diminution de la concentration : 8,3 %,
  • des troubles anxieux : 4 %.
  • Les personnes ayant signalé des symptômes à toutes les étapes du suivi ou qui ont signalé une aggravation des symptômes sont plus susceptibles d'être plus âgées et d'avoir des comorbidités.

 

Ces données d'observation ou autodéclarées, de surcroît recueillies auprès d’un échantillon de personnes non vaccinées pourraient présenter une marge d’erreur. Néanmoins, il s'agissait d'une vaste étude avec des évaluations régulières d'une large gamme de résultats de santé, et des analyses complémentaires ont validé ces estimations.

 

« Ces problèmes de santé persistants associés au COVID long créent un défi importants pour les personnes touchées mais aussi nos systèmes de santé » relèvent les chercheurs, qui appellent à ne pas considérer le COVID comme une simple épidémie aiguë, mais à prendre en compte la complexité des trajectoires des symptômes et le fardeau chronique de la maladie subi par chaque patient dans le temps long.