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CRISE CARDIAQUE : 30% des patients continuent à fumer

Actualité publiée il y a 2 années 10 mois 3 jours
JAHA
De nombreux adultes atteints de maladies cardiovasculaires connaissent les risques, mais, en dépit d’antécédents d’infarctus ou d’AVC n'arrêtent toujours pas de fumer (Visuel adobe Stock 45006575)

De nombreux adultes atteints de maladies cardiovasculaires connaissent les risques, mais, en dépit d’antécédents d’infarctus ou d’AVC n'arrêtent toujours pas de fumer. Quel est le profil de ces fumeurs impénitents capables de prendre tous les risques du tabagisme ? Cette étude menée au Jacobi Medical Center de l’Albert Einstein College of Medicine (Bronx, New York) nous propose une photographie de ce groupe de patients et dresse ainsi, dans le Journal of American Heart Association (JAHA) et pour les professionnels de soins primaires, un profil clinique permettant de détecter les personnes à risque.  

 

Car ces patients encourent un risque élevé de nouvel événement cardiovasculaire, et la plupart sont conscients de ce risque.

Moins de  25% de ces patients fumeurs atteints de MCV cessent de fumer

Il s’agit d’une analyse des données de la grande étude nationale Population Assessment of Tobacco and Health Study (PATH). Cette analyse a permis aux chercheurs de comparer les taux de tabagisme au fil du temps chez 2.615 participants adultes à antécédents autodéclarés de crise cardiaque, d'insuffisance cardiaque, d'accident vasculaire cérébral ou d'autres maladies cardiaques. Ces participants ont répondu à 4 sondages sur une période de suivi de 5 ans.

 

  • A l’inclusion, soit en 2013, près d'un tiers des participants (28,9 %) ont déclaré fumer ou consommer un produit du tabac. Les chercheurs précisent que ce taux de tabagisme correspond à environ 6 millions d'adultes américains fumant, en dépit d’antécédents de maladie cardiovasculaire (MCV);
  • 82% fumaient des cigarettes, 24% des cigares, 23% des cigarettes électroniques, de nombreux participants consommant plusieurs produits du tabac ;
  • l’utilisation de cigarettes électroniques sans utilisation concomitante de cigarettes était rare (1,1 %), chez lces participants atteints de MCV ;
  • l'utilisation de produits du tabac sans fumée a été signalée par 8,2 % des participants et l’usage d'autres produits du tabac était peu fréquent ;
  • à la fin de l’étude, 4 à 5 ans plus tard, moins de 25% de ces fumeurs atteints de MCV avaient cessé de fumer ; leur taux de participation à un programme de sevrage tabagique est passée de 10 % à environ 2 %...

 

L’un des auteurs principaux, le Dr Cristian Zamora, en médecine interne à l’Albert Einstein College of Medicine commente ces résultats : « Il est préoccupant qu’en dépit des avantages bien documentés de l'arrêt du tabac, en particulier après un diagnostic de maladie cardiovasculaire, que si peu de patients arrêtent de fumer ».

 

Pourtant les patients sont bien conscients des risques :

 

  • La plupart 95,9 % déclarent savoir que le tabagisme est un facteur de maladies cardiaques ;
  • 40,2 % déclarent que les cigarettes électroniques sont moins nocives que les cigarettes classiques ;
  • la prévalence du double usage (cigarettes classiques et cigarettes électroniques) est plus élevée chez les participants qui pensent que les cigarettes électroniques sont moins nocives que les cigarettes classiques ;

 

Cesser de fumer contribue à prévenir la maladie cardiaque et les récidives d’événements cardiovasculaires, confirme la recherche.

Pris ensemble, les résultats de cette étude sont plus que troublants.

Ces données suggèrent un échec des politiques d’éducation et de prévention,

un échec d’autant plus cuisant qu’il s’agit d’un groupe de patients à risque très élevé. Enfin, l’analyse révèle une probabilité plus élevée de poursuite du tabagisme chez les personnes à plus faibles revenus et niveaux d’études, ainsi que chez les minorités ethniques.

 

Les chercheurs appellent donc à « un engagement plus fort des décideurs mais aussi des équipes de soins primaires à proposer des thérapies et apporter des conseils d'arrêt du tabac aux personnes atteintes de maladies cardiovasculaires ».

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