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CRISE CARDIAQUE : Vaincre les réticences à utiliser les défibrillateurs publics

Actualité publiée il y a 6 années 6 mois 5 jours
European Heart Journal
En France, depuis 2007, toute personne même non médecin ou professionnel de santé peut utiliser un défibrillateur.

La crise cardiaque fait plus de 50.000 victimes par an en France. Or depuis 2007, toute personne même non médecin ou professionnel de santé peut utiliser un défibrillateur, ce qui permet de réduire considérablement les taux de décès cardiaques. Si de nombreux défibrillateurs automatisés sont aujourd’hui accessibles dans les lieux publics, le public ne sait encore bien ce qu’est un défibrillateur, comment on s’en « sert » et …où les trouver. C’est bien le constat de cette étude de l’Université de Warwick, présentée dans l’European Heart Journal, qui ouvre ainsi des pistes pragmatiques pour lever les réticences du public.

 

Il s’agit précisément d’une méta-analyse des études internationales déjà publiées et qui précise les facteurs à lever pour élargir l’usage de ces défibrillateurs externes et pouvoir ainsi sauver plus de vies. En effet, comme le rappelle le Dr Gavin Perkins, professeur en médecine de soins intensifs à la Warwick Medical School « La défibrillation en accès public est très efficace dans les cas d'arrêt cardiaque en dehors de l'hôpital. Une étude menée aux États-Unis a montré que la chance de survie était presque doublée en cas d’arrêt cardiaque dans un lieu public par l’usage d’un défibrillateur externe ».

 

Le taux d’usage des défibrillateurs automatisés externes (DAE) reste infime : il est ici estimé à seulement 0,15 à 4,3% des crises cardiaques qui se produisent en dehors des hôpitaux.

 

Le public ne sait pas « ce que c’est ! » : De nombreux usagers ne savent pas ce qu'est un DAE, où en trouver un et comment en utiliser un. C’est la première conclusion de l’ensemble des études qui suggèrent un manque de confiance et la crainte de mal utiliser le dispositif.

 

Les DAE sont souvent peu accessibles : Bien que seulement une minorité d'arrêts cardiaques hors de l’hôpital se produisent dans des endroits où l'utilisation d'un défibrillateur permettrait sauver une vie, les DAE lorsqu’ils sont là sont souvent peu accessibles ou mal indiqués. Leur emplacement n'est même pas connu parfois des services d'urgence. Les auteurs commentent : L'investissement dans les DAE est génial, mais il est au moins aussi important d’optimiser l'utilisation des défibrillateurs existants. La priorité est à mettre sur les défibrillateurs extérieurs : de nombreux arrêts cardiaques qui se produisent dans les lieux publics interviennent le plus souvent hors des heures ouvrables…

 

Les formations sont « inexistantes » : si nombreuses sont les personnes du public qui se déclarent conscientes de l’intérêt d’une formation à l’utilisation d’un DAE, la plupart n'ont pas suivi de formation. Pour autant, soulignent les auteurs, il s’agirait de faire passer le message que ces dispositifs peuvent être utilisés sans formation. Même si l’analyse révèle que les personnes ayant suivi une formation sont à l’évidence plus susceptibles d’utiliser le dispositif.

 

Pourquoi des zones publiques encore dépourvues de défibrillateurs ? Les études montrent que les DAE d’accès public sont souvent acquis par donation ou collecte de fonds plutôt que par achat privé et le don s’avère ainsi un prédicteur majeur de l'acquisition de DAE en particulier dans les associations sportives universitaires. Au-delà des contraintes de financement, l’absence de DAE s’explique par les préoccupations liées à la responsabilité, à l’absence de nécessité perçue, à l’absence de décision de responsables, à la proximité d’un service d'urgence local ou d’un hôpital. Une étude rapporte que si 32% citent le problème du coût pour ne pas équiper un espace public, 37% mettent en avant des préoccupations juridiques. La question de la maintenance des DAE est également rapportée par les décideurs. Une étude rapporte notamment que sur un parc de 206 DAE, de nombreux dispositifs ne bénéficient pas d’une maintenance régulière ou ne sont pas couverts par contrats d’entretien ou de remplacement.

 

Bref, cet examen systématique de 68 études souligne principalement la nécessité de formation à la fois des usagers publics mais aussi des décideurs à l’utilisation et à l’entretien des défibrillateurs extérieurs.

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