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DÉCISION : Pas de choix décisif l’estomac vide !

Actualité publiée il y a 4 années 6 mois 1 semaine
Psychonomic Bulletin & Review
La sensation de faim a-t-elle un effet spécifique sur la prise de décision ?

La sensation de faim a-t-elle un effet spécifique sur la prise de décision ? Certainement sur les choix alimentaires, mais dans d’autres domaines aussi ? Cette recherche de l’Université de Dundee (UK) suggère qu'avec la sensation de faim, la prise de décision est davantage centrée sur le présent et le court terme. Ces conclusions, présentées dans le Psychonomic Bulletin & Review ont une conséquence toute simple : Ne pas prendre de décisions importantes l'estomac vide !

 

Nous savons tous que faire ses courses quand on a faim est une mauvaise idée, cette recherche de l’Université de Dundee suggère que la faim impacte également toute décision importante. L'étude, menée par le Dr Benjamin Vincent du département de psychologie révèle en effet que la faim modifie considérablement le processus décisionnel, accroît l’impatience et favoriser la recherche d’une récompense à court terme même si elle doit être moins conséquente.

La faim abrège notre délai de réflexion ?

Il s’agit ici d’une expérience durant laquelle 50 participants ont été interrogés sur la nourriture, l'argent et d'autres récompenses après avoir "sauté" un repas et après avoir consommé un repas. Lorsqu’ils ont faim, les participants expriment une préférence plus forte pour des collations plus petites mais immédiates plutôt que pour des collations plus importantes mais qui vont arriver plus tard. Les chercheurs estiment qu'en temps normal, nous sommes capables d’attendre en moyenne 35 jours pour voir notre récompense doublée, mais avec la faim, c’est 3 jours de moins !. En bref, cette petite expérience montre que les personnes affamées ont tendance à accepter des incitations alimentaires plus modestes si elles sont servies plus rapidement. Les chercheurs concluent qu'être affamé modifie nos priorités en matière de récompense, même en l’absence de lien avec l'alimentation. Dans ce cas nous privilégions l'immédiateté plutôt que la récompense elle-même.

 

La réticence à différer la gratification peut se répercuter sur d'autres types de décisions, telles que les décisions financières et interpersonnelles. Chacun devrait être conscient, rappelle l’auteur dans un communiqué, que la faim peut affecter les préférences ou les décisions de manière inhabituelle. Les personnes souffrant de la faim vont également prendre des décisions de court terme qui peuvent, dans certains, aggraver encore leur situation…

 

Un effet « faim » significatif et mesurable : « nous constatons que les préférences et les choix sont pris de façon spectaculaire à court terme. C’est une faille du comportement humain qui pourrait être exploité par les spécialistes du marketing. Les gens savent que lorsqu'ils ont faim, ils ne devraient pas vraiment faire leurs courses, car ils sont plus susceptibles de faire des choix malsains. Notre recherche suggère que la faim peut avoir une incidence sur tous types de décisions ».

 

Cartographier tous les facteurs de la prise de décision, c’est le défi de cette équipe de recherche en psychologie et en économie comportementale. L’idée étant de me comprendre ce qui peut « biaiser la prise de décision sur des objectifs à long terme. Il s'agira de mieux comprendre pourquoi les gens se concentrent davantage sur le présent, lorsqu’ils ont faim, y compris en cas d’objectifs et de récompenses non alimentaires ».

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