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DÉGOÛT et conduite d’évitement : Et si on les utilisait en Santé publique ?

Actualité publiée il y a 5 années 10 mois 1 semaine
Philosophical Transactions of the Royal Society B
 6 grandes catégories déclenchent le dégoût

Au dégoût, une émotion dont la finalité a été associée à une conduite d’évitement, est liée une théorie de l’évolution, celle d’un sens ayant permis à nos ancêtres d’éviter l'infection et qui depuis aurait évolué pour être induit par des personnes, des pratiques et des objets qui posent un risque, dont de maladie. Ces travaux de la London School of Hygiene & Tropical Medicine identifient 6 grandes catégories qui déclenchent le dégoût et suggèrent d’utiliser ce mode de prévention ancestral dans les messages de Santé publique.

 

Ces travaux confirment en effet la « théorie de l'évitement des parasites », qui soutient que le dégoût a évolué chez les animaux, les encourageant à adopter des comportements de nature à réduire les risques d'infection. Ce comportement s’est reproduit chez les humains où le dégoût nous signale d'agir de manière spécifique, pour réduire également le risque de maladies.

 

L'étude a interrogé plus de 2.500 personnes en ligne et répertorié ainsi 75 scénarii inspirant le dégoût dont le contact avec des personnes présentant des signes évidents d'infection, les lésions cutanées infectées, les objets grouillants d'insectes, les éternuements et la défécation ! Les participants ont été ensuite été invités à évaluer la force de leur dégoût face à chaque scénario répertorié sur une échelle allant de « pas de dégoût » à « dégoût extrême ».

 

Les situations les plus dégoutantes : De tous les scénarii présentés,

  • les plaies infectées sont jugées comme inspirant le dégoût le plus élevé ;
  • le non-respect des règles d'hygiène dont une mauvaise odeur corporelle, fait également partie des scenarii les plus dégoûtants.

 

 

Les grands types de motifs de dégoût, sont identifiés, qui se rapportent chacun à un type de menaces de maladies infectieuses courant dans notre passé ancestral :

  • manger des aliments pourris : risque de maladies comme le choléra ;
  • le contact rapproché avec des personnes sales : risque de maladies infectieuses comme la lèpre,
  • les pratiques sexuelles à risque : risque d’IST de type syphilis ;
  • le contact avec des plaies ouvertes : risque de maladie comme la peste.

 

 

Des différences de dégoût entre les sexes : en effet, l’enquête montre que les femmes jugent en général chaque catégorie « plus dégoûtante » que les hommes, et en particulier les comportements sexuels à risque et les animaux porteurs de maladies. Un résultat cohérent avec le fait que les hommes sont connus pour se livrer à un comportement plus risqué que les femmes, en moyenne.

« Accroître notre compréhension du dégoût pourrait ouvrir de nouvelles perspectives sur les mécanismes du comportement d'évitement des maladies et nous aider à développer de nouvelles méthodes pour maintenir nos environnements, dont les animaux et nous-mêmes en bonne santé », concluent les chercheurs. Car les types de dégoût identifiés s’avèrent étroitement liés à des comportements d’évitement de la maladie : par exemple ne pas toucher des lésions cutanées suintantes ou ne pas approcher des personnes ayant une mauvaise odeur corporelle.

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