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DÉPRESSION : 1 cas sur 2 résiste toujours au traitement

Actualité publiée il y a 2 jours 1 heure 42 min
The British Journal of Psychiatry
Une nouvelle estimation d’une moitié des cas de dépression diagnostiqués, pouvant être cliniquement considérés comme résistants aux traitements (Visuel Adobe Stock 441937191)

Cette nouvelle estimation d’une moitié des cas de dépression diagnostiqués, pouvant être cliniquement considérés comme résistants aux traitements, laisse une large place à l’amélioration de la prise en charge de ce fléau et de ce mal-être social croissant. Au-delà, cette étude, menée par une équipe de l’Université de Birmingham et publiée dans le British Journal of Psychiatry, exprime aussi le sentiment de désespoir partagé par les trop nombreux patients souffrant de cette maladie, après avoir essayé, sans succès, plusieurs antidépresseurs.

 

Près de la moitié des patients diagnostiqués avec une dépression sont classés comme « résistants aux traitements », car ils ne répondent pas aux multiples options antidépressives. 48 % des patients diagnostiqués avec une dépression ont ainsi dû essayer au moins 2 antidépresseurs,

37 % ont testé 4 antidépresseurs différents ou plus.

Or la dépression résistante au traitement est définie comme une forme de dépression mal gérée après l'essai de 2 antidépresseurs différents. Cependant, si sa prévalence reste ainsi trop élevée, il n’existe pas ou peu de recommandations pour son traitement.

 

L’étude, qualitative, a invité un certain nombre de patients atteints de dépression résistante à participer à des entretiens afin de partager leur expérience. Au cours de ces entretiens

de nombreux participants évoquent un « sentiment de désespoir »

après avoir essayé plusieurs options thérapeutiques, sans résultat clinique.

 

L’un des auteurs principaux, le Dr Kiranpreet Gill, chercheur en psychologie à l'Université de Birmingham commente les résultats : « notre étude met en évidence l'ampleur de la dépression résistante au traitement chez les personnes diagnostiquées : près de la moitié des patients ne répondant pas à plusieurs options thérapeutiques, nous avons besoin de meilleures options thérapeutiques pour accompagner ces patients ».

 

Parmi les principales conclusions :

 

  • le besoin de sensibiliser le public à la maladie afin de réduire aussi la discrimination ;
  • proposer et développer davantage d'options thérapeutiques lorsque les antidépresseurs de première intention ne sont pas efficaces, y compris les thérapies non médicamenteuses ;
  • éviter par des soins de soutien le développement et l'aggravation du sentiment de « désespoir » ;
  • mieux prendre en compte dans les décisions thérapeutiques, le caractère résistant de la dépression ;
  • détecter les autres troubles psychiatriques, tels que l'anxiété, l'automutilation et les troubles de la personnalité, dont le risque est accru, en cas de dépression ;
  • détecter également les éventuels problèmes de santé physique comme les maladies cardiaques, dont le risque est également augmenté ; l’analyse des données suggère que les patients atteints de dépression résistante ont, notamment, un risque 35 % plus élevé de souffrir d'un trouble de la personnalité et 46 % plus élevé de souffrir de maladies cardiovasculaires ;
  • lever autant que possible les obstacles multiples et considérables identifiés par les patients qui tentent de retrouver une bonne santé.

 

En synthèse, une étude importante car elle démontre que les patients atteints de dépression résistante présentent aussi un risque plus élevé d’autres résultats de santé défavorables.

Un appel à redéfinir leur parcours de soins.


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