DÉPRESSION : Le neurofeedback en question
Le neurofeedback au secours de la dépression résistante au traitement ? C’est la suggestion de cette étude pilote présentée au 30è Congrès de l’European College of Neuropsychopharmacology. Le neurofeedback représenterait ainsi une option prometteuse pour près de 100 millions de personnes qui souffrent de dépression à travers le monde et ne répondent pas aux traitements médicamenteux. Bref une thérapie alternative à considérer pour réduire les symptômes dépressifs et favoriser la récupération à long terme.
La dépression est la principale cause d'invalidité dans le monde (OMS). Plus de 300 millions de personnes en souffrent et jusqu'à un tiers d’entre elles ne répondent pas aux traitements antidépresseurs. Pour ces patients, il n’existe que des options limitées. Cette étude pilote coréenne suggère le neurofeedback comme une option prometteuse, en combinaison avec les antidépresseurs.
L’étude menée avec 24 patients atteints de dépression résistante au traitement, dont 12 soumis à un programme de 12 semaines de sessions de formation régulières au neurofeedback, montre des progrès psychologiques significatifs chez ces derniers. Les participants étaient atteints de trouble dépressif majeur, avec symptômes résiduels et troubles fonctionnels malgré un traitement antidépresseur.
Le neurofeedback consiste à apprendre aux patients à faire varier leurs ondes cérébrales en réponse à des signaux audio et visuels. De précédentes recherches ont en effet montré que différentes ondes cérébrales sont associées à différents états d'esprit. Les patients ont donc été invités à se concentrer sur la modification des niveaux de types particuliers d'ondes cérébrales affichés sur un écran d'ordinateur. À chaque session, les patients ont reçu une formation sensorimotrice de 30 minutes, puis une formation « Alpha / Thêta » de 30 min. Le progrès psychologique a été évalué via différentes échelles de dépression standards au début du programme, puis à 1, 4 et 12 semaines. Ces questionnaires permettaient d’évaluer comment le traitement pouvait impacter des facteurs comme les relations interpersonnelles, la capacité de travail et la vie familiale. L’étude constate que :
- dans le groupe neurofeedback, 8 des 12 patients ont répondu au traitement et 5 ont été considérés en rémission. Ces patients sont toujours sous surveillance, pour contrôler la rémission à long terme ;
- en revanche, le groupe témoin n'a pas montré d'amélioration significative à 12 semaines.
C'est la première démonstration d’efficacité du neurofeedback dans la dépression et jusqu’à la rémission et à la récupération totale chez certains patients atteints de dépression résistante aux traitements.
Les résultats suggèrent ainsi le neurofeedback comme un traitement complémentaire efficace et sans effets secondaires, même s’ils doivent encore être confirmés par des recherches plus approfondies.
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