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DIABÈTE : La dépression précède 1 diagnostic sur 3

Actualité publiée il y a 2 années 4 mois 1 semaine
Diabetologia et EASD
Près de 3 personnes sur 10 atteintes de diabète de type 2 se voient prescrire des antidépresseurs avant de recevoir leur diagnostic de diabète (Visuel Adobe Stock 180705064).

Cette étude menée à l'Université d'Édimbourg révèle, précisément, la fréquence de la prescription d'antidépresseurs et d'antipsychotiques avant le diagnostic de diabète de type 2. Les conclusions présentées lors de la Réunion annuelle de l’European Association for the Study of Diabetes (EASD) et à paraître dans la revue Diabetologia engagent à des recherches supplémentaires sur un effet possible de ces médicaments sur le risque de diabète et de complications du diabète, notamment de maladie cardiaque, d’accident vasculaire cérébral ou encore de rétinopathie.

 

Ainsi, près de 3 personnes sur 10 atteintes de diabète de type 2 en Écosse se voient prescrire des antidépresseurs avant de recevoir leur diagnostic de diabète. L’auteur principal, Charlotte Greene, professeur à l'Université d'Édimbourg ajoute qu'un peu plus d'une personne sur 10 reçoit une prescription d'antipsychotiques avant un diagnostic de diabète de type 2.

Quels schémas de prescription d'antidépresseurs et d'antipsychotiques, avant le diagnostic de diabète ?

Au départ, l’objectif de l’étude était en effet de préciser sur les schémas de prescription d'antidépresseurs et d'antipsychotiques, avant le diagnostic de diabète. Cette étude fait partie en effet d’un programme de recherche plus large qui vise à déterminer si les modes de prescription de ces médicaments chez les personnes diabétiques ont évolué au fil du temps et si ces médicaments affectent le risque de complications du diabète.

 

Cette étude est menée à partir des données Scottish Care Information-Diabetes Collaboration (SCI-Diabetes), qui comporte les informations de presque tous les patients diagnostiqués diabétiques en Écosse, apporte des données de prévalence et les schémas de prescription de médicaments à partir des 4 années précédant le diagnostic du diabète pour 266.186 adultes. Les données équivalentes n’étant pas disponibles en population générale. L’analyse révèle que :

 

  • 22,5 % de ces patients aujourd’hui diabétiques se sont vu prescrire des antidépresseurs ;
  • 5,3 % des antipsychotiques ;
  • 6,6 % à la fois des antidépresseurs et des antipsychotiques.
  • Parmi les participants ayant reçu des antidépresseurs, 32,9 % ont reçu un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS), 30,5 % un antidépresseur tricyclique et 9,9 % un autre type d'antidépresseur. Les 28,6 % restants se sont vu prescrire plus d'un type d'antidépresseur ;
  • parmi les participants ayant reçu des antipsychotiques, 80,4 % se sont vu prescrire un médicament de première génération, 14,2 % un médicament de deuxième génération et 5,5 % plus d’1 type d’antipsychotique ;
  • ces participants diabétiques ayant reçu des antidépresseurs et/ou des antipsychotiques sont plus susceptibles d’être des femmes, de vivre dans des zones plus défavorisées, d'être fumeurs et de souffrir d’obésité, d’hypertension et/ou d’hypercholestérolémie ;
  • ces participants diabétiques ayant reçu des antidépresseurs et/ou des antipsychotiques sont également plus susceptibles d’être admis à l’hôpital pour troubles psychiatriques-ce qui est plutôt logique.

 

Cela confirme également un lien souvent suggéré entre le diabète et les troubles mentaux : les chercheurs suggèrent ici que les personnes atteintes de maladie mentale sont plus susceptibles d'avoir une mauvaise alimentation, d'être physiquement inactives, de fumer et d'abuser de l'alcool que les personnes en bonne santé. Ces mêmes personnes sont également plus susceptibles de vivre dans des zones défavorisées, par ailleurs associées à un risque plus élevé de diabète de type 2.

 

Certains antidépresseurs et antipsychotiques augmentent-ils les facteurs de risque liés au développement du diabète de type 2, dont la prise de poids ou encore le risque de complications du diabète dont la maladie cardiaque ? Une relation complexe qui devra encore faire l’objet de nouvelles recherches.

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