DIAGNOSTIC PSYCHIATRIQUE : La connectomique le facilite
De plus en plus de preuves suggèrent que les diagnostics psychiatriques distincts ne sont pas séparés par des frontières neurobiologiques claires. Ces chercheurs de l'Hôpital McLean (Massachusetts) et de l'Université Yale ont examiné « à la loupe » les interactions entre les grands systèmes cérébraux et nous livrent des signatures connectomiques susceptibles d'améliorer la compréhension des symptômes et des causes de multiples troubles mentaux, dont le trouble bipolaire, la schizophrénie et la dépression. Ces travaux, présentés dans les Actes de l'Académie des sciences américaine, apportent une première mesure objective des maladies psychiatriques permettant de faire le lien entre les symptômes du patient et le diagnostic d’un trouble psychotique.
C’est l’analyse des données d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle de plus de 1.000 participants, dont des patients pour lesquels les médecins avaient déjà posé des diagnostiques de trouble psychotique qui a permis cet examen des interactions entre les grands systèmes cérébraux.
La connectomique ou l’étude simultanée de toutes les connexions dans le cerveau
Cette nouvelle approche a permis d’apporter cette « perspective globale », explique l’auteur principal, le Dr Baker : « Dans la plupart des études, les maladies sont étudiées isolément, pourtant des preuves de plus en plus nombreuses suggèrent que des diagnostics psychiatriques distincts ne sont pas délimités par des frontières neurobiologiques claires. Cette approche globale de l’ensemble des connexions du cerveau permet non seulement de comprendre comment fonctionnent des systèmes spécifiques (ex : système visuel, système moteur…), mais aussi comment fonctionnent des systèmes cognitifs ».
De premières mesures objectives des maladies psychiatriques sont désormais identifiées et possibles, ce qui va permettre de vérifier les plaintes d'un patient sur ses symptômes et de préciser le diagnostic. En effet, soulignent les chercheurs : « il n'y a pas de signes vitaux en psychiatrie ». Ce sont donc des « empreintes digitales » du cerveau qui vont permettre d’identifier les changements dans le cerveau partagés par différents troubles et ceux qui sont bien spécifiques à chaque maladie. D’ores et déjà, ces travaux suggèrent qu'il existe des changements très prononcés dans le cerveau qui pourraient servir de biomarqueurs objectifs.
Des causes sous-jacentes communes à plusieurs troubles, dont la schizophrénie, le trouble bipolaire et la dépression, apparaissent avec cette recherche et viennent finalement expliquer les conclusions de précédentes études révélant les risques élevés de troubles psychotiques combinés, comme la schizophrénie et le trouble bipolaire, par exemple.
La recherche sur le fonctionnement de systèmes cérébraux se poursuit notamment sur les TOC et les traumatismes, l’équipe souhaitant déterminer s’il existe également une empreinte digitale pour ces conditions. Des études longitudinales sont également en cours pour comprendre comment le connectome évolue avec l’âge.
« Nous essayons de passer de la vue instantanée de ces biomarqueurs à une compréhension plus dynamique qui capture les changements et leurs nuances ».
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