DIALOGUE MÉDECIN-PATIENT : Il allège la peine et prévient la dépression

Les chercheurs de l’Université d’Aarhus (Danemark) appellent cela la « Talk therapy » et ils montrent combien ce dialogue avec le médecin généraliste est crucial après le décès d’un parent ou d’un proche. Un acte « de prévention » à part entière du risque de suicide et/ou et de troubles psychiatriques qui fait partie des missions de soins primaires, au même titre que la prescription de traitements antidépresseurs.
Perdre un membre de la famille ou un proche est psychologiquement extrêmement douloureux et générateur du niveau de détresse et de stress le plus élevé. Suffisamment douloureux pour avoir des pensées suicidaires ou développer d’autres troubles psychiatriques. Cette large analyse est menée sur les données de 207 000 Danois, âgés de plus de 18 ans qui ont perdu un enfant, un conjoint, un frère ou une sœur ou des parents pendant la période 1996-2013. Parmi ces participants, 4.584 patients (2,2%) ont été touchés par un effet du type suicide, automutilation et admission en service psychiatrique. L’analyse des données révèle les bénéfices de la talk therapy :
- les patients qui en bénéficient sont moins susceptibles de TS et d'autres troubles psychologiques
- chez les patients ayant reçu un traitement antidépresseur au cours des 6 mois suivant le deuil, 9,1% ont connu des effets sévères de leur deuil, chez les patients ayant reçu une thérapie de conversation, ce taux est réduit à 3,2 ;
- le risque global de troubles psychiatriques graves lors du processus de deuil serait réduit de 1,7% si le patient bénéficie d’une thérapie de conversation.
Un résultat qui incitera les médecins généralistes à réserver le traitement médicamenteux aux patients les plus sévèrement déprimés ? Cependant, les patients « privés » d’antidépresseurs pourraient encourir alors un risque encore plus élevé ? Les chercheurs sont néanmoins convaincus, au vu de leurs résultats, qu’une « talk therapie » précoce en réponse à ces patients en deuil, peut prévenir, à elle-seule, du moins chez certains patients, le risque d'événements psychiatriques sévères.
Malheureusement, l’étude ne dit pas si les médecins généralistes sont suffisamment préparés et ont, en pratique, la disponibilité en temps pour cette intervention.
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