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DMLA : Une seule protéine, la vitronectine, pourrait la déclencher

Actualité publiée il y a 2 années 1 mois 2 semaines
Biophysical Journal
Comment cette seule protéine, la vitronectine, peut-elle déclencher la perte de vision liée à l'âge (Visuel Adobe Stock 91991055)

Comment cette seule protéine, la  vitronectine, peut-elle déclencher la perte de vision liée à l'âge, s'interroge cette équipe du Sanford Burnham Prebys Medical Discovery Institute (La Jolla). Les chercheurs californiens décryptent, pour la première fois, son rôle dans la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), cause de près de 90 % des pertes de vision liées à l'âge. En révélant sa structure notamment, ces travaux, publiés dans le Biophysical Journal, apportent également une nouvelle compréhension d’autres maladies liées à l’âge, dont la maladie d'Alzheimer et l'athérosclérose.

 

Cette protéine sanguine clé est, comme toutes les protéines dans le sang, soumise à une pression constante et changeante en raison de la façon dont le sang circule dans le corps, explique l’auteur principal, le Dr Francesca M. Marassi : « Ainsi, le sang circule plus lentement dans les petits vaisseaux sanguins des yeux que dans les artères plus grosses autour du cœur. Les protéines sanguines doivent être capables de s’adapter à ces changements, et cette étude nous apporte des notions fondamentales sur la façon dont elles s'adaptent à leur environnement, ce qui sera essentiel pour cibler ces protéines avec de futurs traitements ».

Le rôle clé de la vitronectine, l'une des protéines les plus abondantes dans le sang

Il existe des centaines de protéines dans notre sang, mais les chercheurs se sont concentrés sur la vitronectine, qui, en plus de circuler à des concentrations élevées dans le sang, est également retrouvée dans l'échafaudage intracellulaire et comme composant important du cholestérol. La s'accumule au fond de l'œil, et cette accumulation participe à la perte de vision. Ces dépôts sont comparables à ceux observés dans le cerveau dans la maladie d'Alzheimer et dans les artères dans l'athérosclérose.

 

L’étude a regardé comment la protéine modifie sa structure à différentes températures et sous différents niveaux de pression, conformément à ce qui se passe dans le corps humain. Grâce à une analyse biochimique détaillée, les chercheurs ont découvert que la protéine peut subtilement changer de forme sous pression. Ces changements l'amènent à se lier plus facilement aux ions calcium dans le sang, ce qui conduit à l'accumulation de dépôts de plaque calcifiés, caractéristiques de la dégénérescence maculaire et d'autres maladies liées à l'âge.

Un réarrangement très subtil de la structure moléculaire,

explique ainsi le fonctionnement de la protéine. Ces nouvelles connaissances vont permettre le développement de traitements pour la DMLA, car elles ouvrent la voie à des anticorps qui bloquent sélectivement la liaison au calcium de la protéine, sans perturber ses autres fonctions importantes dans l'organisme. Un long chemin reste nécessaire pour aboutir à un traitement clinique, mais les chercheurs espèrent disposer d'un anticorps fonctionnel dans quelques années.

 

Alors que cette protéine est si abondante dans le sang, d'autres applications sont envisagées pour d’autres maladies.


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