DOULEUR : Le stress sonore à lui seul l’amplifie et compromet la récupération
 
      			  
		  Ces chercheurs de l’Université de Tokyo démontrent comment le bruit ou le stress sonore à lui seul peut prolonger et intensifier la douleur. Ces travaux, publiés dans la revue PLoS ONE, qui décrivent les effets en termes d'inflammation et de douleur, induits par le stress sonore, confirment et précisent un lien significatif entre l'exposition au stress sonore (ici "social"), la perception de la douleur et l'inflammation.
La douleur est une réponse physiologique importante et un signal d'alerte, chez les organismes vivants. Si la douleur physique résulte la plupart du temps d'une lésion tissulaire, elle peut aussi se manifester en raison d'expériences sensorielles et émotionnelles désagréables.
Au-delà, de nombreuses études indiquent que le stress émotionnel ou psychologique aggrave les réactions à la douleur. Cependant, les mécanismes sous-jacents au développement et à la transmission de la douleur sociale ou émotionnelle sont mal compris.
L’un des auteurs principaux, le Professeur adjoint Satoka Kasai, de l’Université de Tokyo rappelle que de récentes recherches ont également montré
l’impact du stress social sur la douleur :
par exemple des souris hébergées avec d'autres souris souffrant de douleurs inflammatoires développent une sensibilité accrue à la douleur, ou « hyperalgésie » nommée « effet du spectateur ».
L’étude, préclinique, explore aujourd’hui, un autre type de facteur possible, l’exposition au stress sonore. L’étude montre que ce facteur aussi déclenche une inflammation et des réactions plus douloureuses, qui s’expriment chez les rongeurs par des vocalisations ultrasonores sous forme de couinements aigus à des fréquences inaudibles pour l'Homme. L’équipe mène ici une série d'expériences pour comprendre comment les vocalisations ultrasonores émises par les souris en réponse à des stimuli douloureux affectent les autres souris.
- Ces expériences révèlent que les signaux ultrasonores émis par des souris en réponse à des stimuli douloureux induisent une transmission émotionnelle et une hyperalgésie chez d'autres souris ;
- ces souris exemptes de blessure et ne recevant aucune stimulation douloureuse directe finissent par présenter une hypersensibilité, déclenchée par l'exposition à ce stress sonore constitué par les plaintes des autres souris ;
- ainsi ces signaux de stress émis par des souris souffrantes induisent chez des souris naïves de tout stimulus douloureux, une hyperalgésie (mesurée ici par une diminution du seuil de retrait des pattes) ;
- cette exposition au stress sonore entraîne au plan moléculaire, une régulation positive de 444 gènes et une régulation négative de 231 gènes dans le tissu cérébral. Ces gènes exprimés différemment lors de cette exposition sont des gènes déjà documentés comme liés à la réponse inflammatoire et à la voie de signalisation du facteur de nécrose tumorale, ce qui confirme leur rôle dans l'hyperalgésie induite par le stress sonore ;
- un traitement par anti-inflammatoires exposition au stress sonore permet de supprimer les réponses douloureuses.
Dans l'ensemble, ces résultats mettent en lumière la manière dont
le stress sonore peut induire à lui seul une hyperalgésie
et exacerber les réponses inflammatoires et douloureuses.
L'étude suggère aussi que
le transfert de la douleur sociale peut se produire par la seule exposition sonore.
Ces résultats soulignent l'impact des facteurs sociaux ou environnementaux sur la douleur chronique ou la persistance de la douleur liée au stress.
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