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e-CIGARETTE : Ces arômes chimiques courants qui altèrent la fonction pulmonaire

Actualité publiée il y a 5 années 1 mois 2 semaines
Scientific Reports
2 composés en particulier, sont mis à l'index : le diacétyle et la 2,3-pentanedione (ou acétylpropionyle), présents ici, dans plus de 90% des cigarettes électroniques testées.

Certains arômes chimiques courants présents dans la vapeur de cigarette électronique peuvent altérer la fonction pulmonaire, conclut cette étude d’une équipe de Harvard T.H. Chan School of Public Health, et deux en particulier : le diacétyle et la 2,3-pentanedione (ou acétylpropionyle), présents ici, dans plus de 90% des cigarettes électroniques testées. Ces travaux présentés dans les Scientific Reports révèlent comment ces 2 substances chimiques aromatisantes impactent les cellules épithéliales humaines, qui tapissent les poumons.

 

Des millions de personnes utilisent des cigarettes électroniques et la récente augmentation de leur utilisation chez les jeunes et chez les enfants d’âge scolaire préoccupe les experts en Santé publique. D’autant que la recherche menée sur les effets possibles des cigarettes électroniques sur la santé et de leurs nombreux composants chimiques n’a pas progressé au rythme de leur utilisation.

 

Dans nos poumons, des cils microscopiques ou protubérances analogues à des antennes et présentes sur 50 à 75% des cellules, tapissent nos voies respiratoires. Ces cils jouent un rôle clé dans le maintien des voies respiratoires exemptes de mucus et de saleté et permettent de respirer facilement et sans irritation. En revanche, leur altération est associée à des maladies pulmonaires telles que la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) et l’asthme.

 

De très nombreux produits chimiques sont utilisés pour aromatiser les e-cigarettes, c’est l’une des raisons pour lesquelles on en sait peu sur leur impact sur la santé. Cette étude suggère que certaines de ces substances pourraient nuire aux cils, la première ligne de défense des poumons, et modifier l'expression des gènes liée à la production et à la fonction des cils, résume l’auteur principal, Quan Lu, professeur agrégé de génétique environnementale et en physiopathologie, qui a mené cette étude avec Joseph Allen, professeur en Science de l'évaluation de l'exposition environnementale. Leur étude est la première à examiner l’impact de ces substances chimiques aromatisantes sur les cellules épithéliales humaines, qui tapissent nos poumons.

 

Dans une précédente étude, la même équipe avait identifié 2 produits chimiques aromatisants - principalement le diacétyle et la 2,3-pentanedione, présents dans plus de 90% des cigarettes électroniques testées. En plus d'être utilisé dans les cigarettes électroniques, le diacétyle est utilisé comme agent aromatisant dans des aliments tels que le maïs pour faire du pop-corn au micro-ondes, certains produits de boulangerie et certains bonbons. Le diacétyle est considéré comme un ingrédient sans danger dans les aliments, mais de récentes données suggèrent qu'il peut être dangereux lorsqu'il est inhalé. Le diacétyle a notamment été associé à la bronchiolite oblitérante. La 2,3-pentanedione a ensuite été utilisée comme substitut du diacétyle.

 

Ces substances attaquent la première ligne de défense des poumons : cette nouvelle étude menée avec des techniques de laboratoire permettant d’examiner l’impact du diacétyle et de la 2,3-pentanedione sur les cellules épithéliales dans un système imitant de près l’épithélium des voies respiratoires humaines in vivo. Les chercheurs ont exposé des cellules épithéliales bronchiques humaines aux produits chimiques pendant 24 heures. Ils ont découvert que le diacétyle et la 2,3-pentanedione étaient associés à des modifications de l’expression des gènes, des modifications susceptibles de nuire à la fois à la production et à la fonction des cils.

 

Même à de faibles concentrations, ces 2 substances chimiques affectent l'expression des gènes, ce qui suggère que les limites actuelles d'exposition -en santé au travail, pour les travailleurs exposés- pourraient ne pas suffire. Par ailleurs, il n'existe pas de telles normes pour les usagers de cigarettes électroniques.

 

« Les utilisateurs de cigarettes électroniques chauffent et inhalent des substances chimiques aromatisantes qui n'ont jamais été testées pour leur sécurité », concluent les chercheurs. « Si certains fabricants d'e-cigarettes précisent ne pas utiliser ni diacétyle ni 2,3-pentandione, cela entraîne une autre question : mais quels produits chimiques utilisent-ils donc comme aromatisants ? Est-on sûr que ces substances de substitution sont sans danger pour la santé ? »

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