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ÉMOTION : Enfant ou adulte, elle passe par des sens différents

Actualité publiée il y a 3 années 9 mois 1 semaine
Journal of Experimental Child Psychology
L’étude confirme que l'effet Colavita ne s’applique pas encore à la Petite Enfance (Visuel Adobe Stock 241526204).

Quand il s’agit d’émotion, les enfants la perçoivent d’abord par ce qu’ils entendent plutôt que par ce qu’ils voient, explique cette équipe de psychologues de la Durham University (UK): « Children cannot ignore what they hear », titrent les chercheurs. L’étude, la première du genre, publiée le Journal of Experimental Child Psychology, apporte des indices précieux aux parents qui gèrent actuellement l'apprentissage à domicile de leurs enfants, mais aussi aux éducateurs et aux enseignants.

 

Ainsi, si les adultes donnent la priorité à ce qu'ils voient, les jeunes enfants donnent une priorité écrasante à ce qu'ils peuvent entendre. La recherche permet plus largement de mieux comprendre la façon dont les jeunes enfants apprennent ce qui se passe dans leur environnement mais ouvre de nouvelles pistes aux professionnels de la Petite Enfance pour comprendre la reconnaissance émotionnelle chez les enfants ayant des troubles du développement comme l'autisme.

L'effet Colavita ne s'applique qu'après l'âge de 8 ans

Sur l'effet Colavita : l’auteur principal, le Dr Paddy Ross, du Département de psychologie de l'Université de Durham résume ainsi les conclusions de l’étude : « les jeunes enfants comptent sur ce qu'ils entendent pour juger du caractère émotionnel d'une situation ». L’étude confirme que l'effet Colavita caractérisé par une tendance à ne répondre qu'au signal visuel lorsque l’on est exposé simultanément aux 2 types de signaux, ne s’applique pas encore à la Petite Enfance. Avant l’âge de 8 ans en effet, la dominance auditive domine la dominance visuelle dans le processus attentionnel.

 

C’est la conclusion de ces 2 expériences menées avec des enfants et des jeunes de 3 tranches d’âge (7 ans et moins, 8-11 ans et 18 ans et plus). Les participants ont visionné des images d'humains, avec des visages flous, pour les stimuli visuels, et des voix humaines pour les stimuli auditifs, qui transmettaient des émotions de bonheur, de peur, de tristesse ou de colère. Les stimuli ont été présentés à la fois seuls et dans des combinaisons correspondantes ou contraires, et les chercheurs ont demandé aux participants quelle était l'émotion dominante. L'équipe constate que :

  • en cas de combinaison de stimuli visuel et auditif, les adultes fondaient bien leur évaluation émotionnelle sur ce qu'ils pouvaient voir, tandis que les jeunes enfants donnaient majoritairement la priorité à ce qu'ils pouvaient entendre ;
  • lorsque des enfants plus jeunes et plus âgés sont invités à ignorer la voix et à fonder leur jugement sur les stimuli visuels seuls, alors leurs performances sont nettement inférieures à celles des adultes ;
  • les enfants obtiennent un score nettement inférieur lorsque les émotions visuelle et auditive se contredisent, ce qui suggère qu'ils sélectionnent plutôt l'émotion parlée que visuelle.

 

L’équipe poursuit ses recherches pour vérifier que les jeunes enfants comptent toujours sur ce qu'ils peuvent entendre…même lorsqu’ils sont face à des expressions faciales humaines chargées d'émotions !


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