ENDOCARDITE : La santé cardiaque passe par une bonne hygiène buccodentaire
De très nombreuses études ont montré que la santé des gencives et des dents est une des clés de la santé cardiaque et qu’une maladie des gencives, gingivite ou parodontite est un facteur majeur de maladie cardiaque (et d’autres maladies). Une étude récente a même suggéré que les patients atteints de maladie parodontale peuvent être beaucoup plus sensibles aux complications cardiovasculaires du COVID-19.
Une bonne hygiène buccodentaire peut aider à prévenir les infections cardiaques causées par des bactéries buccales, réaffirme cette déclaration scientifique de l'American Heart Association qui privilégie ainsi la santé bucco-dentaire par rapport à l'utilisation d'antibiotiques dans les procédures dentaires pour certains patients cardiaques. Des conclusions présentées dans la revue Circulation, qui alertent, entre autres, sur le risque élevé d’infection cardiaque causée par des bactéries colonisées autour des dents.
Il s’agit précisément du risque d’endocardite infectieuse ou endocardite bactérienne, est une infection cardiaque causée par des bactéries qui pénètrent dans la circulation sanguine et se déposent dans la muqueuse cardiaque, une valve cardiaque ou un vaisseau sanguin. La maladie reste rare, mais les patients atteints de valvulopathie cardiaque ou ayant subi une chirurgie valvulaire, ceux atteints de cardiopathie congénitale ou d'endocardite infectieuse chronique, encourent un risque plus élevé de complications.
Seuls quelques cas particuliers justifient le recours aux antibiotiques avant une procédure dentaire
L’équipe de recherche se concentre ici sur l'endocardite à streptocoque du groupe Viridans, causée par des bactéries qui s'accumulent dans la plaque dentaire à la surface des dents et provoquent une inflammation et un gonflement des gencives. Avec le risque que certaines procédures dentaires puissent augmenter les complications chez les patients vulnérables. Les nouvelles directives de l’American Heart Association (AHA) confirment les recommandations précédentes (2007) selon lesquelles seules 4 catégories de patients cardiaques devraient se voir prescrire des antibiotiques avant certaines procédures dentaires en raison d’un risque plus élevé de complications :
- les patients ayant des prothèses valvulaires cardiaques ou matériel prothétique pour la réparation valvulaire ;
- les patients à antécédent d'endocardite infectieuse ;
- les adultes et les enfants atteints de cardiopathie congénitale ;
- les personnes ayant subi une transplantation cardiaque.
En faveur d'un usage limité des antibiotiques : Les chercheurs rappellent que les données scientifiques actuelles soutiennent ces limites à l’utilisation des antibiotiques avant les procédures dentaires. Ces limitations n’ont en effet pas entraîné une augmentation des cas d'endocardite et constitue une étape importante dans la lutte contre la surutilisation des antibiotiques en population générale. Le Dr Walter R. Wilson, président du groupe d’étude et clinicien en médecine interne à la clinique Mayo à Rochester.
La pratique ne suit pas toujours les recommandations : une enquête menée auprès de 5.500 dentistes aux États-Unis révèle que 70% prescrivent des antibiotiques préventifs aux patients même si les lignes directrices ne le recommandent plus (depuis 2007), 60% du temps, le traitement antibiotique étant recommandé par le médecin traitant, et dans 1/3 du temps étant un souhait du patient.
L’hygiène buccodentaire reste la meilleure des préventions (hors cas particuliers vus plus haut) : en présence d'une mauvaise hygiène buccodentaire et d'une maladie gingivale, il existe un risque bien plus élevé d’endocardite bactérienne. Ainsi,
le maintien d'une bonne hygiène bucco-dentaire et un accès régulier aux soins
constituent un mode de prévention à privilégier, par rapport aux antibiotiques, avant certaines procédures dentaires.
L’utilisation d’antibiotiques préventifs reste néanmoins appropriée chez les patients à risque élevé subissant des interventions dentaires impliquant une manipulation du tissu gingival ou des zones infectées des dents, ou des lésions de la muqueuse buccale.
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