ENDOMÉTRIOSE : Une réduction des naissances des années avant le diagnostic
L'endométriose est bien liée à une réduction des naissances vivantes des années avant le diagnostic de la maladie et cette réduction de la fertilité est confirmée dans les années précédant le diagnostic de la maladie, confirme cette équipe de gynécologues de l’Helsinki University Hospital (Finlande) qui publie ses conclusions dans la revue Human Reproduction. Des résultats qui appellent les médecins à garder à l'esprit cette possibilité d'endométriose chez les patientes présentant certains symptômes, dont les règles douloureuses et qui présentent des difficultés à concevoir. .
L'endométriose est une maladie inflammatoire chronique qui touche plus d’1 femme sur 10 et est caractérisée par la présence de tissu de type endométrial à l'extérieur de l'utérus, et à d’autres endroits, tels que les trompes ovariennes et utérines. Cette affection gynécologique peut entraîner des symptômes handicapants, allant de douleurs pelviennes chroniques aux dommages aux organes, aux rapports sexuels difficiles ou douloureux, à la baisse ou perte de fertilité. Si le diagnostic reste possible par échographie ou évaluation des symptômes seuls, la chirurgie est un traitement de première intention et permet dans de nombreux cas de confirmer le diagnostic de la maladie et de définir le type d'endométriose.
Jusqu'à présent, peu de données ont été publiées sur les taux de naissances vivantes chez les femmes atteintes d'endométriose et on ignore les effets possibles et spécifiques aux différents types d'endométriose sur la fertilité, en particulier dans les années qui précèdent le diagnostic. Cette étude confirme l’ampleur de la réduction du taux de natalité chez les femmes qui souffrent de la condition.
Un nombre de naissances divisé par 2
L'étude : l’équipe a suivi, durant 15 ans en moyenne, 18.324 femmes, âgées de 15 à 49 ans, ayant subi une vérification chirurgicale de l'endométriose entre 1998 et 2012, appariées pour l’âge à 35.793 participantes (témoins) exemptes d’endométriose. La période de suivi a commencé à l'âge de 15 ans et s'est poursuivie jusqu'à la première naissance vivante, la stérilisation, l'ablation des ovaires ou de l'utérus, ou jusqu'au diagnostic chirurgical d'endométriose. Les participantes atteintes d'endométriose ont été réparties en 4 groupes en fonction du type d'endométriose. L’analyse révèle que :
- l’âge médian au moment du diagnostic de l'endométriose est de 35 ans ;
- 40 % des participantes atteintes d'endométriose et 66 % des témoins sans endométriose ont accouché d'un bébé né vivant au cours de la période de suivi ;
- le taux de première naissance vivante chez les femmes atteintes d'endométriose est la moitié de celui des témoins exemptes d’endométriose (0,51%) ;
- la prise en compte de la décennie de naissance (années 1940 aux années 1970) est associée à une baisse de la natalité dans les 2 groupes de participantes ;
- au fil du temps, le taux de première naissance vivante devient de plus en plus faible chez les femmes atteintes d'endométriose, vs témoins exemptes d’endométriose ;
- ainsi, si chez les femmes nées en 1940-1949, la différence de taux de naissances vivantes entre les 2 groupes était de 28 % avant diagnostic chirurgical de l'endométriose, cette différence augmente ensuite progressivement pour atteindre 87 % en 1970-1979 ;
- le nombre d'enfants mis au monde avant le diagnostic d'endométriose est estimé à 1,93 vs 2,16 chez les témoins sans endométriose.
L’étude précise ainsi pour la première fois les taux de natalité d’un grand groupe de femmes diagnostiquées avec l'endométriose, avec de grandes tendances :
- le nombre de premières naissances vivantes au cours de la période précédant le diagnostic est en fait la moitié de celui des femmes exemptes d’endométriose ;
- ces résultats valent, quelle que soit la forme d'endométriose, ovarienne, péritonéale, profonde ou d'autres types ;
- le nombre de bébés mis au monde par les femmes atteintes d’endométriose et avant leur diagnostic, s’en trouve considérablement réduit.
L’auteur principal, le Dr Oskari Heikinheimo, de l'hôpital d'Helsinki commente ses résultats : « Les médecins qui reçoivent en consultation des patientes souffrant de règles douloureuses et de douleurs pelviennes chroniques doivent garder à l'esprit cette possibilité d'endométriose, discuter avec leur patiente des effets possibles sur leur fertilité, qui viennent s’ajouter aux effets de l’âge. Cette réduction de la fertilité peut être minimisée avec un traitement approprié de l'endométriose ».
« L'effet de l'endométriose sur le nombre d'enfants souhaité souligne ainsi l'importance d'un diagnostic et d'un traitement précoces de la maladie ».
Les auteurs espèrent en effet que la fertilité des femmes atteintes d'endométriose peut rattraper celle des femmes sans la condition, après une prise en charge chirurgicale.
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