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ÉPIGÉNÉTIQUE : Le rôle clé du microbiote dans l’expression des gènes

Actualité publiée il y a 53 min 43 sec
International Journal of Molecular Sciences
Cette analyse  ouvre un peu plus la perspective de stratégies de santé de précision qui adaptent la prévention et le traitement à la composition microbienne et épigénétique unique de chaque individu (Visuel Adobe Stock 836692485)

Les bactéries intestinales sont étroitement liées à l'activation et à la désactivation de nos gènes, conclut cette étude de l'Université d'Hawaï à Manoa. Cette méta-analyse, publiée dans l’International Journal of Molecular Sciences, qui décrypte la manière dont les bactéries intestinales interagissent avec les gènes humains, et peuvent ainsi influencer le risque de maladie, le vieillissement et les réponses au traitements, ouvre un peu plus la perspective de stratégies de santé de précision qui adaptent la prévention et le traitement à la composition microbienne et épigénétique unique de chaque individu.

 

C’est donc un rôle essentiel et supplémentaire dans la santé, de notre microbiote intestinal ou des milliards de microbes présents dans l'intestin humain (l'ensemble des bactéries, virus et champignons vivant dans le système digestif), sur l’expression des gènes humains, ou sur l’épigénétique, un processus qui active ou désactive les gènes sans modifier l'ADN lui-même. Ces modifications épigénétiques se produisant via des marqueurs chimiques tels que la méthylation de l'ADN ou de l'ARN, qui contrôlent le moment et la manière dont les gènes sont exprimés.

 

L’un des auteurs principaux, Alika K. Maunakea, professeur à la faculté de médecine John A. Burns de l'Université de Harvard (UH Mānoa), précise : « En comprenant mieux comment les microbes intestinaux influencent nos gènes, nous pouvons développer de nouvelles façons de prévenir les maladies et de promouvoir la santé, nous rapprochant ainsi d’une médecine personnalisée ».

 

On sait que des facteurs de mode de vie dont l'alimentation, le stress, les médicaments ou encore le vieillissement, peuvent influencer l’épigénétique, mais donc aussi ces interactions microbiennes : par exemple, les bactéries intestinales produisent des acides gras à chaîne courte, des nutriments et d'autres signaux chimiques susceptibles de reprogrammer l'activité des gènes liés à l'immunité, au métabolisme ou à la santé cérébrale. Le mode de vie et le patrimoine génétique d'une personne peuvent influencer les microbes qui prolifèrent dans l'intestin, créant ainsi une boucle de rétroaction entre l'homme et ses microbes.

Une 1ère cartographie des interactions entre les microbes intestinaux et les gènes humains

Une nouvelle compréhension : mieux comprendre « la boucle » entre mode de vie et génétique pourrait aider à concevoir des traitements personnalisés. Parmi les applications possibles figurent ainsi :

 

  • l'utilisation de biomarqueurs microbiens (signaux biologiques indiquant la santé ou la maladie),
  • le développement de « biothérapies vivantes » (bactéries bénéfiques administrées comme des médicaments),
  • l’optimisation des transplantations de microbiote fécal, qui permettent de transférer de bonnes bactéries aux receveurs. 

 

De nouvelles technologies pour y parvenir : l'intelligence artificielle et l'analyse unicellulaire permettent aujourd’hui de modéliser ces relations complexes à une échelle sans précédent. Cependant, des normes claires et des garanties éthiques se révèlent également nécessaires, au fur et à mesure que ce domaine se développe.

 

Cette première cartographie des interactions entre les microbes intestinaux et les gènes humains, souligne déjà le potentiel et la responsabilité de cette science émergente.

 

Ces connaissances ouvrent la voie à des stratégies de santé de précision qui adaptent la prévention et le traitement à la composition microbienne et épigénétique unique de chaque individu.


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