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ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL : De trop longues heures de travail altèrent la structure cérébrale

Actualité publiée il y a 1 jour 7 heures 50 min
Occupational and Environmental Medicine
De longues heures de travail peuvent altérer la structure cérébrale (Visuel Adobe Stock 393858295)

Cette analyse préliminaire suggère que de longues heures de travail peuvent altérer la structure cérébrale : le surmenage pourrait ainsi induire des changements neuroadaptatifs qui affectent la santé cognitive et émotionnelle. Ces conclusions, publiées dans la revue Occupational and Environmental Medicine, soulignent l’importance de traiter le surmenage comme un problème sévère de santé au travail et d’optimiser la flexibilité des horaires dans les politiques d’entreprise.

 

Des heures de travail prolongées et l’épuisement professionnel ont déjà été associés à des risques accrus de maladies cardiovasculaires, de troubles métaboliques et de problèmes de santé mentale. L'Organisation internationale du travail (OIT) estime que le surmenage tue plus de 800.000 personnes chaque année.

 

Cette nouvelle recherche révèle que sont particulièrement impactées par le surmenage, les zones associées à la régulation émotionnelle et aux fonctions exécutives, comme la mémoire de travail et la résolution de problèmes. Si les conséquences comportementales et psychologiques du surmenage sont relativement bien comprises, les mécanismes neurologiques et les modifications anatomiques sous-jacents restent à préciser.

 

L’étude analyse la structure et le volume cérébral afin de comparer l'impact du surmenage sur des régions cérébrales spécifiques chez 110 professionnels de santé effectuant régulièrement de longues heures de travail, définies comme 52 heures ou plus par semaine, et ayant passé des IRM. L’analyse révèle que :

 

  • 32 % de ces professionnels effectuaient des heures hebdomadaires excessives ;
  • les participants effectuant de longues heures de travail chaque semaine étaient significativement plus
  • les participants travaillant 52 heures ou plus par semaine présentent des changements significatifs dans les régions cérébrales associées aux fonctions exécutives et à la régulation émotionnelle ;
  • une augmentation de 19 % du volume du gyrus frontal moyen est observée chez les participants travaillant de trop longues heures ; or cette zone du cerveau joue un rôle majeur dans différentes fonctions cognitives, dont l'attention, la mémoire de travail et le traitement du langage ;
  • des pics d'augmentation sont observés dans 17 régions cérébrales, dont le gyrus frontal moyen, le gyrus frontal supérieur et l'insula : l’insula joue un rôle essentiel dans l'intégration des informations sensorielles, motrices et autonomes du corps. Elle est également impliquée dans le traitement des émotions, la conscience de soi et la compréhension du contexte social.

 

Certes, il s’agit d’une petite étude d’observation, qui ne démontre pas la relation de cause à effet. Les chercheurs reconnaissent qu'en l'absence de données à long terme, il est difficile de savoir si ces changements structurels sont une conséquence ou un facteur prédisposant. Ils concluent néanmoins : « Bien que ces résultats doivent être interprétés avec prudence, ils constituent

une première étape significative dans la compréhension du lien entre le surmenage et la santé cérébrale ».

 « Les variations observées du volume cérébral pourraient fournir une base biologique aux difficultés cognitives et émotionnelles souvent rapportées chez les personnes surmenées ».


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