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EXERCICE, HÔPITAL : Heures supplémentaires et baisse de vigilance clinique

Actualité publiée il y a 1 année 2 jours 3 heures
Journal of Sleep Research
Cette étude sensibilise à nouveau aux conséquences parfois dramatiques de la durée des quarts ou des astreintes à l’hôpital, à la fois pour la santé mentale des médecins et des personnels soignants, mais aussi pour leur vigilance et la qualité des soins (Visuel Adobe Stock 647754909)

Cette étude d’une équipe de cliniciens de l’Université Juntendo (Japon) sensibilise à nouveau aux conséquences parfois dramatiques de la durée des quarts ou des astreintes à l’hôpital, à la fois pour la santé mentale des médecins et des personnels soignants, mais aussi pour leur vigilance et la qualité des soins. Une nième alerte, documentée dans le Journal of Sleep Research, qui reprécise le lien entre la durée du sommeil, la vigilance objective et la santé psychologique des médecins et des personnels de santé, et plus largement l’importance de la durée de sommeil…pour la santé mentale.

 

Des médecins et des professionnels de santé dépendent la qualité des soins de santé dont la précision du diagnostic, la juste décision thérapeutique mais aussi la gestion la plus efficiente possible des maladies complexes. Dans tous les systèmes de soins, les personnels de santé sont amenés à effectuer des heures supplémentaires, à travailler de nuit ou à assurer des quarts prolongés, souvent au détriment du sommeil.

 

Ces longues heures de travail favorisent comme chez tout un chacun un épuisement physique et mental, avec des conséquences négatives telles que la dépression et l’épuisement professionnel, mais aussi avec des conséquences spécifiques, sur la vigilance et la qualité des soins dispensés.

 

La recherche se concentre sur un facteur de mode de vie essentiel, le sommeil, qui vaut aussi pour les professionnels de santé, pour leur santé, mais aussi leur vigilance durant l’exercice.

 

L’étude analyse les réponses des participants médecins au test de vigilance psychomotrice, qui constituent un indicateur fiable de dépression et d'épuisement professionnel. Le test est d’ailleurs utilisé pour d'autres catégories de professionnels devant assumer de longues durées de travail afin d’évaluer leur santé mentale. L’enquête, menée à l’échelle nationale, a donc évalué le lien entre la durée du sommeil, la vigilance et la santé psychologique chez 1.226 participants médecins. Les symptômes d'épuisement professionnel et de dépression ont été évalués avec des échelles standards ( le Maslach Burnout Inventory et le Center for Epidemiologic Studies Depression Scale). Un bref test de vigilance psychomotrice (PVT-B) a été utilisé pour évaluer objectivement leur vigilance. L’analyse révèle que :

 

  • la durée du sommeil quotidien est inversement proportionnelle aux heures de travail hebdomadaires ;
  • des réponses plus lentes au test de vigilance sont également significativement associées à une durée de sommeil trop courte et trop longue ;
  • les heures de travail supplémentaires sont significativement liées à une gravité accrue de l’épuisement professionnel
  • ainsi qu'à des risques plus élevés d’erreur médicale ;

  • la perte de vigilance est également associée à une dépression accrue et une sensation intense d’épuisement professionnel.

 

Au Japon, les heures supplémentaires viennent d’être plafonnées, ce qui va probablement être bénéfique au sommeil, à la santé mentale et à la qualité d’exercice des médecins et autres professionnels de santé.

 

Enfin, la recherche révèle aussi l’intérêt du test de vigilance psychomotrice (PVT-B) qui constitue finalement et indirectement un bon indicateur de la qualité des soins.


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