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FASCIITE NÉCROSANTE : Un nouvel antibiotique contre les bactéries mangeuses de chair ?

Actualité publiée il y a 1 année 1 mois 2 semaines
Science Advances
Ce nouveau composé apparaît efficace contre le streptocoque du groupe A, une bactérie responsable d'un demi-million de décès par an dans le monde (Visuel Adobe Stock 410340761).

Un nouveau composé efficace contre les bactéries mangeuses de chair, responsables d’infections graves et résistantes aux antibiotiques démontre ici son efficacité dans des études précliniques, menées à la Washington University School of Medicine. Le composé, documenté dans la revue Science Advances, démontre ici sa capacité à éliminer toutes les bactéries Gram positives dont les entérocoques, les staphylocoques, les streptocoques, C. difficile et Streptococcus pyogenes ou streptocoque du groupe A, une bactérie responsable d'un demi-million de décès par an dans le monde.

 

Les maladies « mangeuses de chair » ou fasciites nécrosantes sont rares mais mortelles. Ce composé, nommé à ce stade, GmPcide, pourrait être le premier d’une toute nouvelle classe d’antibiotiques et une opportunité pour les hospitaliers à la recherche de traitements plus efficaces contre les bactéries difficilement maîtrisables avec les antibiotiques actuels.

 

Le composé cible les bactéries Gram positives, qui peuvent provoquer des infections à staphylocoques résistants aux médicaments, le syndrome du choc toxique et d’autres maladies qui peuvent s’avérer mortelles, précise le Dr Caparon, co-auteur principal :

« Le composé offre une efficacité à large spectre contre de nombreuses bactéries résistantes »

GmPcide est basé sur un type de molécule appelée 2-pyridone fusionnée en anneau. Il est issu au départ d’une recherche visant à éliminer le biofilm à la surface des cathéters urétraux, une cause fréquente d’infections urinaires dans les hôpitaux. Une fois développé, l’équipe a découvert son spectre d’action beaucoup plus large, contre plusieurs types de bactéries.

 

  • GmPcides signifie « gram-positive-icide » car le composé tester sur des infections nécrosantes des tissus mous, qui sont des infections à propagation rapide impliquant généralement plusieurs types de bactéries à Gram positif, dont plus connue d'entre elles est

la fasciite nécrosante ou « maladie mangeuse de chair »,

une infection qui endommage les tissus suffisamment gravement et rapidement, pour nécessiter l'amputation d'un membre pour contrôler sa propagation.

Environ 20 % des patients atteints de fasciite nécrosante en meurent.

L’étude se concentre sur un agent pathogène, Streptococcus pyogenes, responsable de 500.000 décès chaque année dans le monde, dont via « la maladie mangeuse de chair ». Menée sur des souris modèles d’infection à S. pyogenes, l’étude confirme que le traitement par GmPcide permet :

 

  • une réduction de la perte de poids, des ulcères caractéristiques de l'infection et une récupération de l'infection plus rapide ;
  • le composé semble réduire la virulence des bactéries et, de manière remarquable, accélérer la guérison post-infection des zones lésées de la peau ;
  • le traitement semble agir précisément sur les membranes cellulaires bactériennes, qui sont l’enveloppe extérieure des microbes : dans les 5 à 10 minutes suivant le traitement avec GmPcide, les membranes bactériennes deviennent perméables, endommagées, ce qui perturbe l’action de la bactérie ;
  • enfin, les bactéries sont aussi moins efficaces pour combattre la réponse immunitaire de l’hôte aux infections.

 

Avec GmPcide, moins de RAM : avec ce traitement, observent les chercheurs, les bactéries semblent moins susceptibles de devenir résistantes aux médicaments. En fait, très peu de cellules bactériennes sont capables de survivre au traitement et de transmettre ainsi leurs avantages à la génération bactérienne suivante.

 

Il reste encore un long chemin à parcourir avant que GmPcide soit disponible en routine clinique, voire dans les pharmacies, cependant les rechjerches se poursuivent et les scientifiques ont déjà confié la licence de production du composé à une biotech.


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