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GLIOBLASTOME : Des changements alimentaires pourraient ralentir le cancer

Actualité publiée il y a 9 heures 16 min 48 sec
Nature
Les changements alimentaires, en réfrénant le métabolisme de la tumeur, pourraient lutter contre le glioblastome (Visuel Adobe Stock 798181904)

Ce sont à nouveau des changements alimentaires, qui sont évoqués par cette équipe d’oncologues de la Michigan University, qui reprend cette piste thérapeutique cette fois contre un type de cancer du cerveau, le glioblastome. Alors que les cellules cancéreuses cérébrales ont un mode d’utilisation du sucre qui leur est bien spécifique, les chercheurs suggèrent, dans la revue Nature, de cibler ce métabolisme pour ralentir la croissance tumorale et améliorer ainsi la réponse au traitement.

 

Les cellules cérébrales utilisent le sucre pour produire des substances chimiques qui permettent au cerveau de fonctionner correctement. Cependant les cellules de glioblastomes, quant à elles convertissent le sucre en molécules bien spécifiques qui leur permettent d'envahir les tissus environnants.

 

Affamer la tumeur, c’est une voie poursuivie par de nombreuses équipes pour tenter de ralentir de nombreux cancers et reprise ici par cette équipe américaine pour le glioblastome, la forme la plus mortelle de tumeur cérébrale maligne : la plupart des patients diagnostiqués ne vivent qu’1 ou 2 ans.

Les cellules cancéreuses présentent un métabolisme différent de celui des cellules saines

C’est ce métabolisme du glucose que ciblent les chercheurs dans les cellules tumorales du glioblastome, explique l’auteur principal, le Dr Daniel Wahl, professeur agrégé de radio-oncologie à l’Université du Michigan : « lorsque nous modifions le régime alimentaire de souris modèles de glioblastome, nous parvenons à ralentir et bloquer significativement la croissance de ces tumeurs ».

 

L’étude a consisté à injecter de petites quantités de sucre marqué à des souris puis à des patients atteints de tumeurs cérébrales afin d'en suivre l'utilisation par les cellules. Ces expériences révèlent que :

 

  • si les tissus normaux et les cellules tumorales consomment beaucoup de sucre, ils l'utilisent à des fins différentes ;
  • le cerveau canalise le sucre vers la production d'énergie et les neurotransmetteurs nécessaires à la pensée et à la santé, tandis que les tumeurs le redirigent vers la production de molécules favorisant la production de davantage de cellules cancéreuses ;
  • ainsi, le glioblastome désactive le processus normal et convertit le sucre en molécules dont des nucléotides (éléments constitutifs de l'ADN et de l'ARN), qui permettent au cancer de se développer et d’envahir les tissus environnants ;
  • chez la souris, les régimes alimentaires pauvres en acides aminés (susceptibles d’être issus ou convertis en sucre) peuvent ainsi améliorer les résultats thérapeutiques ;
  • si le cerveau normal utilisait le sucre pour fabriquer des acides aminés, les éléments constitutifs des protéines, les cancers du cerveau désactivent cette voie et prélèvent ces acides aminés dans le sang pour mieux prospérer ;
  • des modèles mathématiques permettant de suivre l'utilisation du glucose dans différentes voies ont également permis d’identifier d'autres cibles thérapeutiques.

 

Quelles implications ? Cette stratégie alimentaire, testée chez la souris, ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques pour les patients et, selon les scientifiques « dans un avenir proche ». Alors que les traitements standards consistent en une intervention chirurgicale suivie d'une radiothérapie et d'une chimiothérapie, que, dans de nombreux cas, les tumeurs finissent par réapparaître et deviennent résistantes au traitement,

cibler cette voie métabolique permettrait d’éliminer ce processus de reprogrammation métabolique au sein des cellules cancéreuses.

De prochains essais cliniques sont prévus afin de vérifier cette efficacité chez des patients atteints de glioblastome.


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