Découvrez nos réseaux sociaux
Actualités

GROSSESSE : L'obésité maternelle impacte le Q.I. des garçons

Actualité publiée il y a 4 années 3 mois 3 semaines
BMC Pediatrics
L'obésité maternelle et le gain de poids gestationnel peuvent être associés à un moindre neurodéveloppement de l'enfant, en particulier chez les garçons

L'obésité maternelle et le gain de poids gestationnel élevé affectent de manière disproportionnée les femmes appartenant aux classes socioprofessionnelles les moins favorisées. Des facteurs qui peuvent être associés au neurodéveloppement de l'enfant, confirme cette étude de l’Université du Texas (UT) à Austin, qui précise un effet spécifique au sexe de l’enfant. Les conclusions de l'étude, présentées dans la revue BMC Pediatrics, incitent à nouveau les femmes en âge de concevoir de veiller à maintenir un poids de santé et les femmes enceintes à une prise de poids raisonnable durant la grossesse.

 

Car l’obésité d'une mère pendant la grossesse peut affecter le neurodéveloppement de son enfant sur plusieurs années, selon ces chercheurs qui constatent des troubles de la motricité chez les enfants d'âge préscolaire et un QI plus faible au milieu de l'enfance chez les garçons- dont la mère était sévèrement en surpoids durant la grossesse.

Ces effets de l’obésité maternelle durant la grossesse sont comparables à l'impact de l'exposition au plomb dans la petite enfance

L'équipe a suivi 368 mères et leurs enfants pendant la grossesse et lorsque les enfants étaient âgés de 3 et 7 ans. À 3 ans, les chercheurs ont évalué la motricité des enfants. Ils constatent alors que :

  • l'obésité maternelle pendant la grossesse est fortement associée à une motricité plus faible chez les garçons.

À 7 ans, les chercheurs évaluent à nouveau les enfants :

  • les garçons dont les mères étaient en surpoids ou obèses pendant la grossesse présentent alors des scores inférieurs de 5 points ou plus aux tests de QI vs les garçons dont les mères avaient un poids normal durant leur grossesse.
  • Aucun effet n'a été constaté chez les filles.
  • Ces associations persistent de la petite enfance à l’enfance – précise l’auteur principal, Elizabeth Widen, professeur de sciences de la Nutrition à l’UT.

 

Quelles explications ? Les auteurs rappellent que de précédentes recherches ont déjà suggéré un lien entre le régime alimentaire d'une mère et le développement cognitif de l’enfant, tel qu’évalué par les scores de QI. Certaines spécificités alimentaires (oméga-3 par ex.) et comportementales (excès de poids maternel, inflammation, stress métabolique, perturbations hormonales, niveaux d'insuline et de glucose) peuvent être des facteurs de développement fœtal. Dans cette étude, les chercheurs ont contrôlé plusieurs facteurs dont l'origine ethnique, le statut matrimonial, l'éducation de la mère et son QI, la naissance prématurée, l’exposition de l’enfant à des toxines environnementales dont la pollution de l'air. Enfin, les chercheurs ont pris en compte les interactions parents-enfants et si l'enfant avait accès à des livres et des jouets. Dans ce cas, « l'effet sur le QI du surpoids maternel durant la grossesse s’avère plus faible mais il est toujours là ».

 

Les garçons semblent plus vulnérables in utero : ce n’est pas la première étude à identifier un effet spécifique chez les garçons : une étude de 2018 avait révélé un QI plus faible chez les garçons, mais pas chez les filles, dont les mères avaient été exposées au plomb, une étude de 2019 avait suggéré ce même résultat chez les garçons dont les mères avaient des niveaux élevés de fluorure pendant la grossesse.

 

Ces effets pourraient durer à vie : on sait que le QI de l'enfance est prédictif du niveau d'études, du statut socioéconomique et de la réussite professionnelle plus tard dans la vie : ainsi le surpoids maternel pourrait avoir des conséquences à vie pour son enfant. Il est donc crucial de bien conseiller les femmes en âge de concevoir en matière de nutrition et de prévention du surpoids : les auteurs rappellent qu’une alimentation équilibrée riche en fruits et légumes, une supplémentation prénatale adaptée -en particulier en acides gras oméga-3-, et la poursuite d’une activité modérée durant la grossesse, permettent de prévenir ces effets néfastes au neurodéveloppement de l’enfant.

 

Il est également essentiel d’offrir aux enfants un environnement familial stimulant, tout comme un suivi médical régulier...

Autres actualités sur le même thème