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HÉMORRAGIE POST-PARTUM : Le signe d’un risque cardiovasculaire accru

Actualité publiée il y a 1 jour 14 heures 23 min
The Journal of Maternal-Fetal & Neonatal Medicine
L'étude  établit un lien entre les saignements sévères après l'accouchement et un risque accru de maladies cardiovasculaires chez ces femmes (Visuel Adobe Stock 171775365)

Cette grande étude mondiale, dirigée à l’Université d’Airlangga (Indonésie) établit un lien entre les saignements sévères après l'accouchement et un risque accru de maladies cardiovasculaires chez ces femmes : un risque, qui selon ces données, publiées dans le Journal of Maternal-Fetal & Neonatal Medicine peut persister jusqu'à 15 ans après l’hémorragie.

 

Chaque année, environ 14 millions de femmes subissent une hémorragie du post-partum (HPP)  ce qui représente plus de 20 % des décès maternels dans le monde. Au-delà du risque immédiat, de nouvelles données indiquent que l'HPP peut également avoir des conséquences à long terme sur la santé des femmes, en particulier sur le système cardiovasculaire.

 

Il est clair qu’une perte sanguine importante lors de l'accouchement perturbe la stabilité hémodynamique (la capacité du système cardiovasculaire à maintenir un flux sanguin stable et à fournir suffisamment d'oxygène aux tissus) et peut entraîner des effets systémiques.

 

L’étude analyse des données de 10 recherches publiées jusqu'en 2024 portant sur un total de plus de 9,7 millions de femmes. Cette méta-analyse suggère que les femmes qui souffrent d'hémorragie du post-partum (HPP) présentent aussi un risque accru de maladies cardiovasculaires dont d’insuffisance cardiaque, d’accident vasculaire cérébral, de cardiopathie ischémique et d'événements thromboemboliques, tels que la formation de caillots sanguins. Ainsi, chez ces patientes ayant connu une « HPP », ces maladies cardiovasculaires sont 1,76 fois plus fréquentes, tandis que les accidents thromboemboliques sont 2,10 fois plus fréquents. Parmi les principales conclusions,

  • ce risque cardiovasculaire accru est particulièrement élevé au cours de la première année suivant l'accouchement ;

  • il peut persister jusqu'à 15 ans, notamment chez les femmes présentant des complications entraînant une hypertension artérielle pendant la grossesse, comme la prééclampsie ;
  • la gravité de l'HPP, en particulier chez les femmes nécessitant des transfusions sanguines, est associée à un risque cardiovasculaire encore accru.

 

Les auteurs commentent ces données : l'hémorragie du post-partum a trop longtemps été considérée comme une urgence qui prend fin avec l'arrêt des saignements. Ces résultats montrent qu'elle peut avoir des effets durables sur la santé cardiaque de la femme, même des années après l'accouchement.

 

« Nous appelons ainsi à une vision plus large des soins maternels, qui ne s'arrête pas à l'accouchement, mais se prolonge dans les mois et les années qui suivent », déclare l’auteur principal, le Dr Manggala Pasca Wardhana, clinicien au département d'obstétrique et de gynécologie de l'université d'Airlangga.

 

Quelles implications ? Les femmes présentant des saignements abondants pourraient/devraient se voir proposer des bilans cardiovasculaires de routine dans le cadre de leurs soins post-partum. Ces interventions ne sont pas coûteuses, mais pourraient faire une réelle différence dans la détection précoce et la prévention des maladies cardiovasculaires chez les femmes.

La santé maternelle doit être envisagée sur le long terme.

« Cette étude souligne l'importance de prendre en compte les conséquences à long terme de l'HPP sur la santé des femmes à l'échelle mondiale, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire où le fardeau de l'HPP est le plus lourd et où l'accès aux soins post-partum peut être limité ».


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