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HÉPATITE B et DIABÈTE : Un lien bien surprenant

Actualité publiée il y a 4 jours 22 heures 8 min
Diagnostics et EASD
Cette étude démontre que les personnes qui bénéficient par la vaccination, d'une immunité contre l'hépatite B encourent un risque moindre de développer le diabète (Visuel Adobe Stock 328315271)

Cette étude, menée à l'Université de médecine de Taipei (Taïwan) démontre que les personnes qui bénéficient par la vaccination, d'une immunité contre l'hépatite B encourent un risque moindre de développer le diabète. Ces conclusions, à paraître dans la revue Diagnostics et présentées lors du Congrès annuel de l'Association européenne pour l'étude du diabète (EASD), révèlent en clair le potentiel du vaccin contre le VHB à prévenir à la fois l’hépatite B et le diabète suggérant, avec cette vaccination,

« une intervention unique à double bénéfice ».

 

L’auteur principal, le Dr Nhu-Quynh Phan, de l'Université de médecine de Taipei, rappelle que le foie joue un rôle important dans le métabolisme du glucose, notamment en maintenant l'équilibre glycémique.

Or l’infection par le VHB et l’hépatite B peuvent affecter les fonctions hépatiques et perturber ces voies métaboliques, augmenter le risque d'anomalies glycémiques et, à terme, de diabète.

Ainsi, la vaccination contre le VHB pourrait réduire ce risque. Cependant,

le rôle de l'immunité face au VHB dans la prévention du diabète

chez les personnes non infectées par le VHB reste mal compris.

 

L’étude de cohorte rétrospective, évalue ainsi l’impact de l'immunité contre le VHB sur le risque de diabète chez des participants non infectés par le VHB, via l’analyse des dossiers médicaux électroniques anonymisés de TriNetX (une plateforme mondiale donnant accès à des données sur les diagnostics, les procédures, les médicaments, les résultats de laboratoire et les informations génomiques pour la recherche biomédicale et clinique). L’analyse incluait des participants adultes présentant des résultats de sérologie sanguine pour l'anticorps anti-HBs, un marqueur de l'immunité contre l'hépatite B et excluait les personnes ayant déjà été infectées par le VHB. Finalement, l’analyse a inclus 573.785 participants vaccinés contre le VHB et 318.684 participants non vaccinés contre le VHB.

 

Le diabète a été défini sur la base de son diagnostic clinique, de la prise de médicaments antidiabétiques ou d'un taux d'hémoglobine glyquée (HbA1c – une mesure du contrôle de la glycémie) de 6,5 % ou plus.

L’analyse révèle que :

  • le groupe vacciné contre le VHB présente un risque de diabète inférieur de 15 % à celui du groupe non vacciné ;

  • il existe un effet dose-réponse : une meilleure protection contre le diabète est associée à des taux d'anticorps anti-hépatite B (anticorps anti-HBs) plus élevés ;
  • des taux d'anticorps anti-HBs de 100 mUI/mL et de 1.000 mUI/mL et plus sont respectivement associés à des réductions du diabète de 19 % et 43 % ;
  • l'effet protecteur de l’immunité face au VHB contre le diabète s’avère également associé à l'âge : globalement, les participants vaccinés de 18 à 44 ans, de 45 à 64 ans et de 65 ans et plus présentent un risque de diabète respectivement inférieur de 20 %, 11 % et 12 % vs leurs homologues non vaccinés ;
  • Il existe enfin une variation géographique de l'association et des effets protecteurs de l'immunité contre le VHB contre le diabète.

 

Cependant, et d’un point de vue comportemental, les personnes qui suivent un calendrier vaccinal complet peuvent être plus soucieuses de leur santé et plus susceptibles d’adopter des comportements plus sains, comme une meilleure alimentation ou une activité physique régulière. Cela soulève la possibilité que les comportements liés à la santé puissent jouer un rôle de facteur de confusion dans l’association observée.

 

Le potentiel du vaccin contre le VHB à prévenir à la fois l’hépatite B et le diabète suggère que le vaccin contre le VHB constitue une intervention unique à double bénéfice. La prévention traditionnelle du diabète nécessite des changements de mode de vie, des ajustements alimentaires, de l’exercice physique ou des médicaments, ce qui nécessite un engagement à long terme. En revanche, relèvent les chercheurs, « le vaccin contre le VHB est accessible et peu coûteux ».


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