HÔPITAL : Un nouveau piège à germes pour contrer les infections aéroportées
Un « piège à microbes » pour les hôpitaux, c’est la proposition de cette étude de l’Université du Colorado à Boulder qui offre une alternative aux méthodes de confinement jusque-là mises en œuvre, en cas de suspension de maladie infectieuse « en suspension dans l'air ». Une technique qui isole une aile hospitalière entière, en ajustant le système de ventilation existant, pour mieux se préparer aux épidémies tout en augmentant la capacité à contenir et à traiter un grand nombre de patients. La méthode, présentée dans l’American Journal of Infection Control, pourrait permettre, même aux plus petits établissements, de lutter contre la diffusion des infections « atmosphériques ».
Aujourd’hui, certains établissements ont mis en place des salles à pression négative pour isoler et traiter les patients « infectés ». Ces salles utilisent des contrôles de ventilation pour contenir l'air rempli de germes plutôt que de le laisser circuler dans tout l'hôpital. Mais, en cas d'épidémie, ces salles à pression négative ne suffisent plus à traiter l’ensemble des patients atteints. Cette équipe reprend ce même principe, mais à plus large échelle.
Un moyen simple et rentable pour élargir le confinement à des espaces de soins plus importants : le principe de base est d’isoler une aile hospitalière complète et d’ajuster le système de ventilation existant, pour augmenter la capacité en lits : dans des conditions normales d'hospitalisation, les agents pathogènes en suspension dans l'air peuvent s’échapper des chambres des patients et se propager par les couloirs, avec une menace d’infection pour les personnels comme pour les autres patients. En cas d’épidémie et de nécessité d’admission de nombreux patients infectés à la fois, les hôpitaux se dotent de tentes contrôlées par ventilation, qui représentent des budgets élevés peu accessibles pour les établissements plus modestes.
Le développement d’une aire anti-propagation : L'équipe a isolé une aile de 30 lits et a installé un espace « tampon » spécifique entre les portes coupe-feu, qui permet à l’aile de rester isolée du reste de l'hôpital. Ensuite, l’équipe a réduit l'apport d'air dans la salle de 60% et réglé le pompage de l'air intérieur à la capacité maximale du système de ventilation. Alors que l'air était aspiré plus rapidement qu'il n’est renouvelé, la salle se retrouve en pression négative par rapport au reste de l'hôpital. Puis, sur une période de 24 heures de fonctionnement hospitalier normal, avec entrées et sorties de personnels et de patients, les scientifiques ont surveillé les capteurs de pression d'air situés aux entrées et à l'intérieur de la salle. Ils constatent que la salle reste en pression négative. Lorsque les personnels et les patients ouvrent les portes de la salle, un flux d’air se « précipite » à l'intérieur mais aucun air ne s’échappe dans le reste de l'hôpital.
Bref, la solution est présentée comme « assez simple et rapide à mettre en œuvre » par ses auteurs, et surtout bien moins couteuse que les tentes de confinement. Si la plupart des établissements ont déjà leur plan anti-épidémique,
les chercheurs suggèrent, en plus, le développement d’aires à pression négatives, capables de stopper la propagation de ces infections aéroportées.
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