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HYPERTENSION : Il y a des limites au contrôle de la pression

Actualité publiée il y a 5 années 7 mois 4 jours
American Journal of Preventive Medicine
Des efforts trop agressifs de contrôle de la pression artérielle peuvent aussi entraîner des chutes et des évanouissements

Le contrôle intensif de la pression artérielle c’est nécessaire mais jusqu’à certaines limites. Cette étude du Kaiser Permanente souligne que des efforts trop agressifs de contrôle de la pression artérielle peuvent aussi entraîner des chutes et des évanouissements, en particulier chez les patients âgés. Ces conclusions, présentées dans l'American Journal of Preventive Medicine montrent que les patients hypertendus prenant un traitement antihypertenseur et présentant une pression anormalement basse soit une pression artérielle systolique <110 mmHg ont deux fois plus de risque de chute ou de syncope que ceux stabilisés au-delà de ce seuil.

 

Des conclusions qui arrivent à point alors que l’American Heart Association et l’American College of Cardiology viennent d’abaisser le seuil de définition de l’hypertension artérielle à une pression systolique >130, explique l’auteur principal de l’étude, le Dr John J. Sim, néphrologue au centre médical Kaiser Permanente de Los Angeles.

 

Ne pas « descendre » au-delà de 110 mmHg ! Ces données ne contredisent pas l’importance des efforts visant à réduire la pression artérielle chez les patients souffrant d'hypertension, qui permettent la réduction du risque de crise cardiaque et d'accident vasculaire cérébral. Cependant l’atteinte d’une tension artérielle plus basse peut entraîner des chutes et des évanouissements. L’analyse des données des dossiers de santé électroniques de plus de 475.000 patients suivis au Kaiser Permanente et suivant un traitement contre l'hypertension montre que des mesures de pression artérielle systolique moyenne et minimale <110 mmHg sont bien associées à des taux plus élevés de chutes graves et d'évanouissements, ayant notamment entraîné des visites en service des urgences ou des hospitalisations. Le constat est clair : parmi les patients ayant une tension artérielle traitée,

  • 27% ont présenté au moins une fois une pression artérielle systolique <110 mmHg,
  • 3% une pression systolique moyenne <110 mmHg au cours du suivi d'un an,
  • les patients avec un seul épisode de pression systolique inférieur ou égal à 110 mmHg au cours de la période d'un an s’avèrent 2 fois plus susceptibles de subir une chute ou un évanouissement grave ;
  • les patients dont la pression artérielle systolique moyenne <110 mmHg au cours de la période d'étude d'un an présentent un risque 50% plus élevé de chutes et d'évanouissements graves vs pression artérielle systolique moyenne >110 mmHg.

 

 

Les médecins doivent évaluer les risques et les avantages d’une réduction « agressive » de la tension artérielle sur une base individuelle, en particulier chez les patients âgés. Ces patients plus âgés sont plus susceptibles de présenter des épisodes de réduction aiguë de la pression artérielle, telle qu’une hypotension orthostatique, caractérisée par une diminution subite et considérable de la pression.