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HYPERTENSION : Une cible clé à l’extérieur des reins

Actualité publiée il y a 1 année 10 mois 3 semaines
Hypertension
L'équipe révèle une nouvelle cible située à l’extérieur des reins, qui, en cas de mutations, peut entraîner une forme d’hypertension artérielle (Visuel Adobe Stock 486928835)

Cette étude des mutations génétiques dans les cellules des canaux qui filtrent le sel dans l’organisme, jouant ainsi un rôle clé dans le contrôle de la pression artérielle, conduit ces scientifiques de l'Université de Pittsburgh à une découverte surprenante : une nouvelle cible située à l’extérieur des reins, qui, en cas de mutations, peut entraîner une forme d’hypertension artérielle. La découverte, documentée dans la revue Hypertension de l'American Heart Association (AHA), désigne ainsi une nouvelle cible prometteuse avec l’opportunité de repositionner des médicaments existants.

 

Près de la moitié des adultes des pays occidentaux souffrent d'hypertension artérielle et l’HTA est fréquemment associée à la maladie rénale chronique et au risque d’accident vasculaire cérébral (AVC). Selon les Centers for Disease Control (CDC) américains, seul un adulte sur 4, contrôle correctement sa tension artérielle. L’hypertension est donc un problème de santé publique majeur.

 

Les reins constituent un organe clé quoique méconnu du maintien d'une tension saine, car ils filtrent 180 litres de liquide et une livre de sel chaque jour ce qui permet le contrôle de la pression artérielle. Cette nouvelle recherche d’une équipe de généticiens et de néphrologues de l'Université de Pittsburgh montre qu’étonnamment, un canal cellulaire à l'extérieur des reins fait une partie considérable de ce travail de contrôle.

 

L'hypertension artérielle est causée, en effet et en partie, par des niveaux de liquide et de sel détraqués, ce qui exerce une pression sur les parois des artères et endommage les vaisseaux sanguins et les organes.

 

« Une découverte très inattendue » souligne le Dr Brandon Michael Blobner, alors chercheur à la « Pitt », aujourd’hui scientifique en bioinformatique dans la biotech BlueSphere Bio (Pittsburgh). De précédentes recherches avaient apporté des indices selon lesquels des mutations des canaux de traitement du sel en dehors des reins affectaient la pression artérielle, mais ce mécanisme n’avait jamais pu être confirmé.  

Une sous-unité clé des canaux de traitement du sel

L'étude s'est concentrée sur les canaux que les membranes de certaines cellules utilisent pour réguler le volume de liquide, en fonction de la quantité de sodium contenue dans les cellules. Les chercheurs ont regardé, en particulier, si des mutations dans les gènes qui codent pour les sous-unités de ces canaux pouvaient affecter la tension artérielle. L’équipe a travaillé sur une base de séquences génomiques, de résultats d’analyses de sang et de données de pression artérielle de plus de 28.000 participants au Trans-Omics in Precision Medicine (TOPMed) Whole-Genome Sequencing Project.

 

  • Les scientifiques savaient que certaines mutations dans les gènes codant pour les sous-unités alpha, bêta et gamma du canal, toutes trois présentes dans les cellules rénales, peuvent provoquer des pics dangereux de pression artérielle. En se concentrant sur des mutations plus subtiles, l’équipe identifie qu'une quatrième sous-unité - delta – influence considérablement la tension artérielle. Or, cette sous-unité delta se trouve à l'extérieur du rein, dans les cellules immunitaires, ainsi que dans celles qui tapissent les poumons, le cœur et le côlon.

 

En identifiant cette sous-unité, externe aux reins, l’étude confirme

« qu’il faut aller chercher au-delà du rein pour mieux cibler les médicaments contre l'hypertension ».

Un ciblage thérapeutique « en dehors des reins », c’est moins d’effets indésirables : L'un des dangers de certains médicaments contre l'hypertension est qu'ils peuvent provoquer des taux élevés de potassium, ce qui peut être mortel. Mais ce problème est associé à des reins qui fonctionnent mal. Théoriquement, si l'hypertension artérielle d'une personne est due à des déséquilibres hydriques et salins causés par des canaux défectueux dans les cellules en dehors des reins, ces médicaments peuvent constituer un traitement efficace, avec moins de risque de taux élevés de potassium.

 

 « Cette étude pourrait également nous aider à identifier les personnes présentant des mutations génétiques spécifiques et subtiles qui les prédisposent à un type d'hypertension déclenché "à l'extérieur des reins" », concluent les chercheurs.


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