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IMMUNITÉ : Ces microbes intestinaux qui soutiennent les globules blancs

Actualité publiée il y a 1 année 3 mois 1 semaine
PNAS
L'étude confirme l’importance cruciale de la composition des bactéries intestinales pour la santé immunitaire et ouvre la voie vers de nouvelles thérapies favorisant la récupération de nos globules blancs (Visuel Fotolia 167191344)

Cette équipe de biologistes et d’immunologues de l’Université d'Hokkaidō rapporte pour la première fois, le rôle de micro-organismes intestinaux sur les niveaux de globules blancs dans le sang. Ces travaux, publiées dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS) confirme le l’importance cruciale de la composition des bactéries intestinales pour la santé immunitaire et ouvre la voie vers de nouvelles thérapies favorisant la récupération de nos globules blancs.

 

Les globules blancs, ou granulocytes, sont des cellules qui font partie du système immunitaire inné. Le type de granulocyte le plus courant est le neutrophile, un phagocyte qui détruit les microbes dans le corps. Un faible nombre de neutrophiles dans le sang est appelé « neutropénie », une condition couramment observée dans les cas de leucémie ou après une chimiothérapie. On sait que la neutropénie induit la granulopoïèse, le processus de formation des granulocytes. Cependant, les mécanismes exacts par lesquels la neutropénie entraîne la granulopoïèse restent encore mal compris.

La composition des bactéries intestinales est cruciale pour favoriser la récupération du nombre de neutrophiles et la granulopoïèse dans le sang.

L’étude : La démonstration est ici menée in vivo, sur des souris, après des traitements tels que les greffes de cellules souches ou la chimiothérapie. Les expériences montrent que le processus d'augmentation de la granulopoïèse au-delà d'un niveau homéostatique peut être un « processus d'urgence », favorisé par la présence de certaines bactéries, et encore augmentée en l'absence d'infections microbiennes actives. On savait que la granulopoïèse réactive survenait après une neutropénie causée par une greffe de cellules souches hématopoïétiques (SCT) ou une chimiothérapie anticancéreuse. L'équipe a donc cherché à décrypter les mécanismes par lesquels la neutropénie déclenche une granulopoïèse active dans ces 2 scénarii, processus d’urgence et neutropénie.

 

2 cytokines clés de la granulopoïèse : l'équipe a observé les niveaux de cytokines, des molécules de signalisation cellulaire, connues pour être associées à la granulopoïèse et identifie 2 cytokines significativement élevées : le facteur de stimulation des colonies de granulocytes (G-CSF) et l'interleukine 17A (IL-17A). IL-17A apparaît essentielle pour la récupération des neutrophiles.

 

Le microbiome intestinal influence la granulopoïèse : les scientifiques montrent que le microbiome intestinal régule à la hausse la granulopoïèse réactive via l'IL-17A sécrétée par les cellules T et qu'une neutropénie prolongée altère le microbiome intestinal.

Un changement dans la composition du microbiome peut donc booster la granulopoïèse réactive.

Précisément, des modifications du microbiome intestinal, qui peuvent d’ailleurs être induites par la neutropénie, stimulent la granulopoïèse réactive dans la moelle osseuse via l'IL-17A sécrétée par les cellules T, ce qui favorise la récupération des neutrophiles.

 

Il faudra encore confirmer ces processus chez l’Homme, mais ces données présagent déjà de thérapies permettant de soutenir les bactéries qui soutiennent la granulopoïèse.

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