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INFECTION et CANCER : Éliminer Sprouty 1 et Sprouty 2 rebooste le système immunitaire

Actualité publiée il y a 5 années 7 mois 5 jours
PNAS
Les cellules dépourvues de Sprouty 1 et 2 ont ainsi un potentiel immense non seulement pour lutter contre les tumeurs, mais aussi contre les infections virales chroniques

La découverte de ces 2 molécules, Sprouty 1 et Sprouty 2, ouvre une nouvelle voie prometteuse pour mieux lutter contre le cancer et les infections chroniques. En effet, privés de Sprouty 1 et Sprouty 2, nos lymphocytes T effecteurs à mémoire qui jouent un rôle primordial dans la réponse immunitaire secondaire, vivent plus forts et plus longtemps. Avec ces travaux, présentés dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS), cette équipe de scientifiques de Gladstone (San Francisco) découvre en substance comment améliorer la longévité des cellules qui combattent les tumeurs et tuent les cellules infectées.

 

Pour lutter contre les infections virales, notre système immunitaire appelle les cellules T CD8 à tuer les cellules infectées. Les cellules T CD8 peuvent également être utilisées dans des approches d'immunothérapie visant à tuer les cellules cancéreuses, - dont la thérapie cellulaire CAR T. Cependant, les cellules T CD8 sont souvent épuisées par le cancer et les infections chroniques comme le VIH, elles meurent ou cessent de fonctionner correctement, explique Shomyseh Sanjabi, chercheuse au Gladstone Institute. Son équipe a donc tenté de mieux comprendre comment ces cellules se développent afin de trouver des moyens de les aider à préserver leur fonction et à vivre plus longtemps.

 

Des cellules T effectrices et des cellules T « à mémoire » : en cas d’invasion d’un agent pathogène, comme un virus par ex., les cellules T CD8 commencent à se multiplier rapidement. À ce stade, elles sont appelées cellules effectrices et agissent comme de bons petits soldats et tuent les cellules infectées. Une fois que l'agent pathogène est éliminé, la plupart des cellules effectrices meurent, ce qui évite la réaction auto-immune. Mais quelques-unes survivent et deviennent des cellules « à mémoire », qui ressemblent plus à des gardes qui patrouillent dans le corps à la recherche des mêmes envahisseurs. Cela explique pourquoi, lors d’une nouvelle exposition au même agent pathogène, ces cellules « à mémoire » permettent au corps de réagir beaucoup plus rapidement contre l’infection.

 

2 molécules, Sprouty 1 et Sprouty 2, néfastes aux cellules T :  l’équipe identifie ici 2 molécules, Sprouty 1 et Sprouty 2, qui modifient la survie des cellules T effectrices et le développement de cellules T CD8 à mémoire. On comprend le potentiel prometteur de cette découverte pour les stratégies immunothérapeutiques visant à lutter contre le cancer et les infections chroniques.

  • Les modèles animaux chez qui les chercheurs ont supprimé Sprouty 1 et Sprouty 2, disposent d’un plus grand nombre de cellules effectrices et ces cellules survivent mieux et deviennent, en plus grand nombre également, des cellules de mémoire.
  • Ces cellules de mémoire dépourvues de molécules Sprouty, ont aussi une meilleure capacité de protection contre un pathogène bactérien vs les cellules de mémoire « ordinaires ».
  • Ces mêmes cellules de mémoire consomment moins de glucose (sucre) -comme source d'énergie- que des cellules T CD8 normales. Cette constatation est importante, alors que comme les cellules tumorales utilisent beaucoup de glucose, les cellules effectrices ont « normalement » du mal à survivre dans l'environnement tumoral faite de source d'énergie suffisante. Sans Sprouty 1 et 2, ces cellules ont moins besoin de glucose, elles survivent et fonctionnent plus facilement.

 

 

Les cellules dépourvues de Sprouty 1 et 2 ont ainsi un potentiel immense non seulement pour lutter contre les tumeurs, mais aussi contre les infections virales chroniques :

  • dans le cas du VIH, par exemple, la suppression des deux molécules de Sprouty pourrait conduire à des cellules de mémoire qui survivent mieux et pourraient tuer efficacement les cellules activées contenant le virus latent, l'un des principaux obstacles à la guérison ;
  • en ce qui concerne l'immunothérapie anticancéreuse, de récentes études ont montré que les approches utilisant des cellules mémoire peuvent permettre de réduire la taille des tumeurs ou même de les éliminer complètement, par rapport aux traitements utilisant des cellules effectrices…

 

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