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INFECTION URINAIRE et pyélonéphrite : L’antibiotique du passé qui surmonte la résistance

Actualité publiée il y a 2 années 4 mois 1 semaine
The Lancet Infectious Diseases
Le fait que la témocilline soit moins agressive contre la flore bactérienne de l'intestin suggère que son utilisation a des avantages à la fois pour le patient et à terme pour la santé publique (Visuel Adobe Stock 205547933)

Cet antibiotique oublié, la témocilline permet d’éliminer une grande partie des bactéries résistantes aux traitements standards et actuels des infections urinaires fébriles, conclut cette étude suédoise, menée à  l'Université de Linköping et  publiée dans le Lancet Infectious Diseases. Ainsi, la témocilline ne devrait pas être oubliée dans le traitement des infections urinaires sévères et récidivantes et pourrait contribuer à réduire la propagation réduite de la RAM dans les hôpitaux.

 

L'espèce bactérienne Escherichia coli (E. coli) constitue une communauté importante du microbiote intestinal. Mais si E. coli pénètre certains sites du corps, comme le sang ou les voies urinaires, cela peut entraîner une infection sévère. Ainsi, E. coli est la cause la plus fréquente d'infections des voies urinaires. Des infections généralement traitées par antibiotiques sous forme de comprimés, mais qui dans les formes plus sévères, nécessitent une hospitalisation et un traitement antibiotique par voie intraveineuse.

 

« L'utilisation de l'antibiotique céfotaxime (céphalosporine) pour le traitement intraveineux est depuis longtemps le protocole standard. Mais au fil du temps, un ensemble croissant de bactéries est devenu moins sensible à cet antibiotique, ce qui a motivé la recherche d'une alternative », explique l’auteur principal, Håkan Hanberger, professeur à l'université de Linköping et spécialiste des maladies infectieuses à l'Hôpital de Linköping.

 

L’étude est menée auprès de 152 patients atteints d'une infection des voies urinaires entraînant de la fièvre ou pyélonéphrite, nécessitant des antibiotiques par voie intraveineuse :

 

  • la témocilline s’avère aussi efficace que le céfotaxime avec des effets indésirables équivalents ;

  • cependant, le fait que la témocilline soit moins agressive contre la flore bactérienne de l'intestin suggère que son utilisation a des avantages à la fois pour le patient et à terme pour la santé publique ;
  • ainsi, le microbiote intestinal des patients du groupe traité par la témocilline est mieux préservé ;
  • enfin, la témocilline induit moins de résistances bactériennes.

 

La témocilline est donc confirmée comme une bonne alternative. Cet antibiotique déjà utilisé dans certains autres pays européens -dont la France-, n'est pas commercialisé en Suède. Pourtant le médicament agit spécifiquement contre E. coli et d'autres bactéries intestinales directement responsables des infections des voies urinaires. Le fait que la témocilline n'ait pas un large spectre permet aussi de réduire le risque d’effets secondaires sur la flore bactérienne intestinale normale.

 

« La conséquence de son utilisation sera que nous verrons moins de sélection de bactéries intestinales résistantes, notamment à l’hôpital, ce qui peut contribuer à réduire l'incidence des infections nosocomiales ».

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