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JEUX VIDÉOS et RETRAIT SOCIAL: L'écran désocialise encore un peu plus

Actualité publiée il y a 8 années 4 mois 1 semaine
Developmental Psychology

Quel parent en voyant son enfant passer des heures voire des nuits face à l’écran n’a pas craint de le voir perpétuer ce comportement d’évitement et de retrait social ? Cette étude de la Brigham Young University qui “décortique” les différents types de retrait social -et ne les analyse pas tous comme négatifs- constate que la conjonction d’un comportement asocial et d’une pratique intense de jeux vidéo décrits comme problématiques (parce que violents ou pornographiques) précède l’installation de troubles de la communication et des difficultés d’intégration sociale plus tard dans la vie.

Un psychologue allemand (Asendorpf, 1990) a décrit 3 types de retrait social, celui lié à la timidité, celui lié à l'insociabilité ou le goût de la solitude, et le comportement d'évitement. Tous ces types de retrait ont été associés avec des facteurs d'inadaptation sociale cependant peu d'études ont regardé le rôle précis des nouveaux médias dans cette inadaptation.


L'étude a donc examiné ces liens éventuels entre médias (e-mail, réseaux sociaux, jeux vidéo) et les différents types de retrait social, chez 204 étudiants, des 2 sexes, recrutés dans 2 grandes universités américaines. Les participants ont renseigné par questionnaire à 2 reprises et à 1 an d'intervalle leur usage des différents médias.

L'analyse montre que,

· les participants à comportement d'évitement social ont une utilisation plus intense de ce que les auteurs appellent des « médias problématiques », vs des participants sociables ou timides, ou en retrait par plaisir d'être seul.

· Cette utilisation importante des médias problématiques est associée à un retrait social qui perdure,

· Enfin, cet usage des jeux vidéo médie la relation entre l'évitement et le retour à l'extériorisation au fil du temps : en pratique, l'arrêt de pratique de ces jeux est normalement associé à un « retour à la vie sociale ».

Tous les types de retraits ne sont pas « négatifs » : les chercheurs précisent qu'en revanche un comportement de retrait, par goût avéré de la solitude et non par « peur » ou dégoût du contact social, n'entraîne en revanche, aucun problème d'adaptation sociale plus tard dans la vie. Il est donc nécessaire, écrivent les auteurs, de bien faire la distinction entre les multiples formes de retrait à l'âge jeune adulte et de chercher à mieux identifier leurs facteurs de risque à l'adolescence.

« Les jeunes doivent être conscients des risques liés à ces choix », concluent les auteurs « Chez les sujets qui ont déjà tendance au retrait, plus intensif est leur usage de ces médias, moins élevées seront leurs chances de réussite sociale et professionnelle ».


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