Le SYNDROME de FATIGUE CHRONIQUE a désormais sa signature chimique
Et qui dit signature chimique et objective implique possibilité de développer des tests de diagnostic. Un résultat d’autant plus précieux que le syndrome de fatigue chronique (SFC) qui touche environ 1% de la population, n’a été reconnu que tardivement comme une « vraie » maladie par l’Organisation mondiale de la Santé et reste mal connu même de la communauté médicale. Cette signature chimique caractérise et confirme donc la spécificité de la maladie. De nouvelles données, californiennes, présentées dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS).
En dépit de sa reconnaissance officielle, le syndrome de fatigue chronique (SFC) reste une condition mystérieuse, sans remède ou cause connue. C'est une maladie complexe qui affecte plusieurs systèmes du corps. Ses symptômes varient et sont communs à de nombreuses autres maladies. Cette affection dispose de peu de marqueurs diagnostiques, hormis des anomalies cérébrales et des signatures immunitaires spécifiques. Il n'existe donc pas, à ce jour, de test de diagnostic de laboratoire. Les patients peuvent rester atteints des années sans soins, avant d'obtenir le bon diagnostic. Ces chercheurs de l'Université de Californie à San Diego utilisent ici toute une série de techniques pour identifier et évaluer des métabolites ciblés dans le plasma sanguin. Ils parviennent à identifier une signature chimique caractéristique de la maladie et une biologie sous-jacente inattendue – car similaire à celle de certains syndromes hypométaboliques associés à la restriction calorique, diapause (réduction des activités métaboliques) et hibernation.
L'étude a suivi 84 participants répondant aux critères diagnostiques du SFC et 39 témoins appariés. Les chercheurs ont ciblé, via 63 voies biochimiques dans le plasma sanguin, 612 métabolites. Leur analyse constate que les patients atteints présentent des anomalies spécifiques, dans 20 voies métaboliques.
· 80% des métabolites identifiés pour le diagnostic sont retrouvés à des niveaux réduits, comme en cas de syndrome hypométabolique ou de métabolisme réduit.
· Le taux de précision du diagnostic est >90%.
Ainsi, en dépit des l'hétérogénéité des symptômes et la diversité des facteurs du SFC, l'équipe parvient à identifier une réponse métabolique cellulaire identique chez tous les patients. Un résultat qui suggère également les effets des stress environnementaux, qui peuvent déclencher un ralentissement du métabolisme de nature à préserver la survie dans des conditions qui pourraient, autrement, entrainer la mort cellulaire. Dans le cas du SFC, ce ralentissement se traduit par la douleur et l'invalidité à long terme.
Une signature chimique objectivement identifiable : 25% des perturbations des métabolites constatées chez les patients peuvent permettre et suffire à diagnostiquer le SFC. Environ 75% de ces perturbations apparaissent uniques à chaque patient. Cela contribue à expliquer la variabilité de la symptomatologie peut également être pour personnaliser le traitement. Bref, c'est un pas dans la compréhension de la biologie du SFC et, plus important pour les patients, une base précieuse pour développer de nouveaux traitements.
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