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Les INFECTIONS FONGIQUES font de la résistance

Actualité publiée il y a 1 semaine 1 jour 23 heures
The Lancet Microbe
On connait bien les superbactéries, leur RAM et l’antibiorésistance, on connaît moins les super champignons, et pourtant (Visuel Adobe Stock 350604671)

On connait bien les superbactéries, leur RAM et l’antibiorésistance, on connaît moins les super champignons, et pourtant. Cette étude d’une équipe de biologistes du Radboud University Medical Center (Pays-Bas) à la fois alerte contre l’émergence de souches fongiques ultra-résistantes mais révèle également comment leur combinaison complique le traitement de ces infections. Simultanément à la hausse des infections nosocomiales, on observe de plus en plus fréquemment de telles infections fongiques chez les patients hospitalisés en soins intensifs.

 

Les champignons sont de plus en plus résistants aux antifongiques, et cette résistance a tendance à augmenter. C’est ce que confirme ici l'analyse de plus de 12.000 échantillons pulmonaires prélevés sur un suivi de 30 ans, dans les hôpitaux néerlandais.

De nombreuses infections résistantes sont issues de différentes souches fongiques, ce qui vient compliquer le traitement.

L’étude, menée par le microbiologiste Paul Verweij et son équipe a collecté des isolats d'Aspergillus fumigatus dans les poumons de patients -depuis 1994-, et, « à l’époque » n’a trouvé aucun champignon résistant aux antifongiques. En 2000, l'équipe a identifié une première mutation, une modification de l'ADN, à l'origine d'une résistance. Une autre mutation importante a été découverte en 2009. À ce jour, sur plus de 12.000 isolats d'A. fumigatus conservés, l’augmentation de la résistance est considérable.

 

  • 2 mutations majeures ont depuis été identifiées ;
  • différentes modifications plus mineures de l'ADN de ce champignon sont apparues au cours des 30  dernières années, sous différentes combinaisons ;
  • 2.000 parmi les 12.000 en stock sont confirmées comme résistantes, 17 % présentant des variations de ces mutations de résistance ;
  • ces différentes souches résistantes apparaissent presque toujours sous une forme mixte chez les patients, ce qui rend le traitement de plus en plus complexe.

 

Quels traitements, quelles limites ? Les principaux médicaments utilisés pour traiter les infections fongiques sont les azolés. Cependant, la résistance à ces médicaments se développe aussi, pas encore chez l’Homme, mais dans l'agriculture. Les azoles sont également utilisés dans la production alimentaire et la floriculture, et ciblent les champignons qui rendent les plantes malades, comme le Fusarium. Ces azoles finissent dans les tas de déchets de certaines lignes de production, où A. fumigatus prospère. Le champignon y devient alors résistant aux azoles.

 

Quelles implications en santé humaine ? Pour les personnes en bonne santé, "ce n'est pas un problème " car les poumons éliminent les spores. Cependant, chez les personnes vulnérables souffrant d'une affection pulmonaire sous-jacente, le champignon peut provoquer une infection appelée aspergillose. Ces infections fongiques sont de plus en plus diagnostiquées chez les personnes hospitalisées en soins intensifs, chez les patients atteints de BPCO, de leucémie ou chez les receveurs de greffes d'organes. Les spores fongiques se développent alors dans les poumons, ce qui peut entraîner des symptômes sévères, dont l’essoufflement, une grande fatigue et des hémorragies pulmonaires.

 

Dans les cas les plus graves, le champignon pénètre dans la circulation sanguine et atteint le cerveau.


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